Man in the mirror II

Beaucoup d’entre nous se sont mis en émoi au vu de la souffrance de ce pauvre animal jeté dans un…

Beaucoup d’entre nous se sont mis en émoi au vu de la souffrance de ce pauvre animal jeté dans un feu incandescent par un féticheur et ses aides. Une triste scène, vidéo captée et diffusée par la suite sur les réseaux sociaux. Incriminé par la masse populaire, l’homme a, sur ces mêmes réseaux, expliqué son acte par un sacrifice pour un client, afin de faire pencher la balance d’un jugement en faveur de ce dernier. En attendant les résultats de son occultisme, lui-même devra faire face à la justice. Cette même personne avait déjà en 2019 abattu un hippopotame qui, selon elle, terrorisait un village, avant de poser fièrement avec la bête dépecée. Ne nous leurrons pas, nous vivons dans un monde cruel et impitoyable, et de notre fait. Nous avons la même indignation devant les décapitations à Fana (JDM n°271), mais en dépit de cela, nous continuons. Pourquoi ? Parce que nous vivons une ère d’hypocrisie. Nous sommes nous-mêmes prompts à condamner, mais pas réfractaires l’idée de nous rendre chez un féticheur ou un marabout pour « attacher un mari », freiner la réussite de la progéniture d’une rivale ou gagner fortune et pouvoir par tous les moyens possibles. Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, dit-on, et tout faiseur de miracles autoproclamé vit également aux dépens du naïf (ve) qui l’écoute. Comment croire qu’un stylo magique ou qu’une main trempée dans une décoction et qu’il ne faut surtout pas laver nous garantirait la réussite à nos examens ? Sans compter nos goudrons peints aux œufs, le fleuve Niger qui depuis nos ponts reçoit quotidiennement des dizaines de « cadeaux » de bienfaiteurs « écologistes ». Et ce n’est que la partie gentille de l’iceberg. Qui immerge des sacrifices humains, des mises à mort brutales d’animaux, des incestes… ou pire encore, si cela existe.