Election à la Chambre des Mines du Mali : la hache de guerre n’est pas enterrée

« On nous a volé notre victoire ! Dans ce pays là , le ridicule ne tue plus ! », s'exclamait,…

« On nous a volé notre victoire ! Dans ce pays là , le ridicule ne tue plus ! », s’exclamait, sans répit, le candidat Abdoulaye Ponah, (et sans pour autant préciser le nom du présumé « fauteur de trouble »). En présence d’une poignée de journalistes fondue dans une foule de miniers, la colère montait au moment même ou le candidat Ponah a bravement commencé à  faire le film des événements. A l’aide de sa voix hachée, le candidat de l’Union nationale des opérateurs miniers (UNOMIN), Aboulaye Ponah n’a pu contenir sa grande mélancolie. Ténue le dimanche 13 décembre dernier, dans toutes les capitales régionales du Mali (plus Bamako), le vote d’un nouveau président à  la tête de la Chambre des mines était vivement attendu. Au total, l’ensemble du territoire national comptait 13 bureaux de votes. A en croire, M Ponah, les élections se sont déroulées dans les règles de l’art, sans anicroche. Ce n’est qu’à  Bamako que les problèmes ont surgi, quelques heures après la proclamation des résultats. En effet les résultats issus du dépouillement à  Bamako donnent victoire au candidat Ponah qui a 97 voix contre 91 pour son suivant immédiat. « l’UNOMIN s’inscrit en faux contre cet état de fait. Nous avons confiance à  nos autorités. Qu’ils fassent la lumière sur cette situation ». Légitimité bafouée ! Cette proclamation était la deuxième faite par le présentateur de l’ORTM, après celle par lui faite le jour même ou l’élection s’est déroulée. l’ORTM a attisé le feu en publiant un 2ème résultat autre que celui à  lui transmis par la commission de centralisation. Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette attitude désinvolte de la chaà®ne nationale à  se porter en bouclier du candidat Djgué. Selon nos sources, ce candidat (le plus nanti d’ailleurs) aurait versé des pots de vin à  ses sbires. Il aurait bougrement misé sur le poids de ses relations avec les instances de l’administration malienne. Le gouverneur du District, Ibrahim Féfé Koné, est cité et pointé du doigt, pour avoir ordonné la publication d’un deuxième résultat sur les ondes de la télévision nationale. En effet l’ORTM aurait mieux fait en relatant l’information en toute objectivité. En procédant de la sorte, la chaà®ne nationale s’est substitué de façon très partiale à  un homme qui ne fait pas le consensus dans le milieu des miniers. De nombreux témoins qui étaient présents dans la salle au moment du dépouillement, ont plaidé en faveur du candidat Ponah. Lors d’une conférence de presse qu’il a donné à  l’issue de « sa victoire » très controversée, le candidat Amadou Djigué a dit avoir gagné par le voix de certains de ses électeurs qui auraient gagné par procuration.Cette explication a été vivement désapprouvée par l’opinion publique qui pense que dans cette affaire là , il y a bien anguille sous roche. Pour le moment, le candidat Ponah en appelle au calme et à  la sérénité de ses militants en attendant le verdict du tribunal administratif de Bamako, immédiatement saisi pour les faits. l’élection d’un président de consensus était très attendue par l’ensemble des acteurs du secteur minier du Mali. Ces derniers voyaient en l’élection, la levée d’un soleil nouveau, porteur de salut pour le secteur.Il est à  craindre qu’à  travers cette chaà®ne de tension, susceptible de dégénérer au pire, le secteur ne soit pas à  nouveau, plongé dans une crise. Un secteur qui s’était à  peine frayé vers le chemin de la promotion et du développement.