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Élection de Moussa Faki Mahamat : « La logique des blocs n’a pas fonctionné »

C'est donc le ministre des Affaires étrangères tchadien qui sera, à compter de mars prochain, le président de la Commission…

C’est donc le ministre des Affaires étrangères tchadien qui sera, à compter de mars prochain, le président de la Commission de l’Union Africaine. Alors que les pronostics le classait au mieux à la troisième place après le sénégalais Abdoulaye Bathily et la kenyane Amia Mohamed,  Moussa Faki Mahamat a finalement obtenu les suffrages des chefs d’État et de gouvernement présents à Addis-Abeba, face à cette dernière, il aura fallu 7 tours de scrutin pour départager les cinq candidats en lice. La présidence de la commission de l’Union africaine fait traditionnellement l’objet d’une rotation informelle entre les régions du continent. L’Afrique de l’ouest semblait s’être mobilisée pour assurer la succession du bloc Anglophone-Afrique australe.

 Mais « la logique des blocs n’a pas fonctionné », explique le journaliste Siddik Abba du Monde Afrique. « Au premier tour,  le candidat sénégalais totalisait moins de voix que de pays de la CEDEAO. C’est vous dire que c’était perdu d’avance », poursuit-il.

 Un vote de « reconnaissance »

C’est la lecture que l’on peut faire de cette élection. Les pays du G5 Sahel doivent beaucoup au leadership tchadien dans la lutte contre le terrorisme. « Ils ont tous voté pour le candidat tcahdien et ont été suivis par les pays d’Afrique centrale, dès que le candidat équato-guinéen est tombé », explique-t-on dans les coulisses du sommet. Abdoulaye Bathily a également « payé la mauvaise publicité qui faisait de lui le candidat du Maroc. Les pays anglophones n’ont pas gobé cela »,  poursuit notre source.

 Qui est le nouveau Président de la Commission de l’UA ? 

Ancien Premier ministre de son pays, Moussa Faki Mahamat est âgé de 56 ans, porte cheveux gris et parle français, arabe et anglais. Elu pour un mandat de quatre ans le ministre tchadien des Affaires étrangères connaît tous les dossiers stratégiques dans lesquels son pays s’est engagé : Libye, Mali, Soudan du Sud et Centrafrique, jusqu’à l’intervention actuelle dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Avec son expérience dans les questions de sécurité,  ce proche d’Idriss Deby Itno pourrait apporter un nouveau souffle au département Paix et sécurité, l’un des plus importants de l’UA,  mais dont les résultats sous l’ère Dlamini-Zuma ont été critiqués. Il a annoncé qu’il placera « le développement et la sécurité » au coeur de son action et qu’il bénéficierait du soutien de la France et des Etats-Unis qui travaillent avec son pays, le Tchad, pour lutter contre le terrorisme dans la zone du Sahel mais aussi en Libye.