Elections 2013 : on vote et « tout se passe bien »

"Pour l'instant, tout se passe bien". Khadidiatou Kampo vient de voter au centre sis dans le complexe scolaire Mademba Sy…

« Pour l’instant, tout se passe bien ». Khadidiatou Kampo vient de voter au centre sis dans le complexe scolaire Mademba Sy de Kalabancoro Plateau. « Je n’ai rencontré aucun problème pour voter. J’avais ma carte depuis longtemps alors ça ne m’a pris que quelques minutes » continue-t-elle. Les quelques 22 000 bureaux de vote reçoivent depuis ce matin les électeurs pour le premier tour de la présidentielle. Près de sept millions de maliens se rendent aux urnes ce 28 juillet pour un scrutin qui doit mettre fin à  la crise politico sécuritaire déclenchée en 2012 par une rebellion armée au nord du pays et un coup d’état qui a renversé le pouvoir légitime d’Amadou Toumani Touré. Dans l’ensemble, à  Bamako comme dans à  l’intérieur du pays, le scrutin a commencé dans de bonnes conditions. Le matériel électoral a été acheminé à  temps vers la quasi totalité des centres de vote et les électeurs semblent répondre à  l’appel des autorités à  la mobilisation pour une forte participation à  ce scrutin. Dans la plupart des centres, l’affluence est au rendez-vous. Les retardataires scrutent les listes pour trouver leurs bureaux de vote tandis que les files s’égrainent tranquillement. Selon les électeurs le temps d’attente n’est pas très long pour accéder au bureau. Nouhoum Cissé , notable de Kalabankoro, a ainsi passé moins d’une demi-heure dans la queue avant de voter. « Les gens sont très corrects, il n’y a pas de problème. j’ai demandé à  un jeune assesseur d’ôter ses écouteurs pour être plus attentif à  ce qui se passe devant lui. A part ça, il n’y a rien qui cloche » témoigne-t-il avec à  ses côtés ses amis venus avec lui accomplir leur devoir citoyen. « Moi, je n’ai pas pu effectuer mon transfert sur Bamako », déplore Modibo Goà¯ta, recensé à  Yorosso. Il ne pourra donc pas voter mais a tenu à  accompagner des amis ce matin. La sécurité veille au grain pour assurer que tout se passe dans la quiétude. Devant le centre de l’école Birama Balo de Baco Djicoroni, on filtre les entrées. « Nous exigeons la présentation de la carte NINA pour avoir accès à  la cour. Cela nous permet de désengorger la cour et d’éviter aussi que des badauds viennent perturber les votants » affirme un agent de sécurité. Dans la cour du commissariat du 15ème arrondissement situé non loin de là , une unité de MINUSMA est en alerte pour réagir en cas de débordement et garantir la quiétude en cette journée. Quelques couacs A l’école fondamentale de Kalaban Coura en commune V, il n’y a pas moins de 75 bureaux de vote. Ici, on a accusé du retard dans le démarrage à  cause de l’absence de certains présidents de bureau de vote, de même que les assesseurs et les délégués de partis politiques. Dans certains Bureaux, on peut voir 5 ou 8 délégués de partis. Par ailleurs, les listes des électeurs n’étaient pas affichées à  l’heure à  l’entrée de certains bureaux de vote. Selon un délégué Ceni, au BV 7, « tout n’était pas prêt, manque de stylos pour les assesseurs, absence de certains délégués ». Pour un observateur de l’association des jeunes avocats, son constat à  la sortie du BV 7 est que certains agents ne sont pas bien formés ainsi du matériel manque. Le Groupe scolaire de Niamakoro compte 39 bureaux de vote. Pour Youssouf Sangaré, président du centre de vote, le 39è BV a ouvert en retard parce que l’équipe n’était pas en place. « J’ai dû appelé la mairie pour qu’elle nous envoie une autre équipe. » a dit-il indiqué. Par ailleurs, certains électeurs ont des difficultés pour retrouver leur bureau de vote. Mais à  l’entrée du centre de vote de Kalaban Coura, un agent de la commission électorale muni de son ordinateur vérifie et indique le lieu de vote à  ceux qui viennent vers lui. Dans les régions, aucun problème majeur n’a été signalé. Les bureaux de vote de Gao, Tomboucou et Kidal ont ouvert et les populations se déplacent massivement. 27 candidats sont en lice pour ce premier tour de la présidentielle. Malgré des difficultés logistiques et des craintes pour la sécurité dans le nord, en l’occurrence Kidal, le scrutin a été maintenu. la communauté internationale suit de très près le déroulement du processus électoral qui doit sortir le pays de la crise en le dotant d’institutions légitimes.