Embargo, les Maliens prennent leurs précautions

En attendant les conclusions de la rencontre de la Cédéao lundi à  Dakar,le Mali a pour le moment échappé à …

En attendant les conclusions de la rencontre de la Cédéao lundi à  Dakar,le Mali a pour le moment échappé à  l’étouffement économique promis par la Cédéao si la junte ne s’engageait pas à  quitter le pouvoir. Dimanche 1er avril le capitaine Amadou Aya Sanogo a annoncé le rétablissement de la Constitution et des institutions de la République, donnant un peu de répit à  la population. « On est venu retirer tout notre argent » Inquiétés par l’ultimatum les Bamakois avaient pris leurs précautions ce week-end. Vendredi une partie des banques, avaient fermé leurs portes. Devant un guichet automatique, des dizaines de personnes attendaient en rang. Certaines venaient calmement retirer leur salaire du mois, mais d’autres ne cachaient pas craindre les menaces de la Cédéao. « On est venu retirer tout l’argent qui est dans notre compte, on a peur.» Même situation samedi matin devant le siège de la Banque internationale pour le Mali. Tous voulaient retirer un maximum d’argent pour parer à  toute éventualité. A l’Agence BIM de Baco Djicoroni, il y avait trois fois plus de clients que d’habitude selon l’agent de garde de la structure. Les marchés, les stations services ne désemplissaient pas. Personne ne voulait revivre les difficultés rencontrées à  la fin du mois de mars, quand la fermeture des station-essence avait fait grimper le prix du carburant au marché noir. Selon le président du Conseil malien des chargeurs, Ousmane Babalaye Daou, le blocage des frontières et des transactions financières aurait très rapidement des conséquences désastreuses sur l’économie nationale. La France conseille à  ses citoyens de quitter le Mali De leur côté une partie des étrangers du Mali ont pris la décision de quitter le pays, à  l’invitation de leurs Etats et dans l’éventualité d’une dégradation de la situation sécuritaire et de la fermeture des frontières. « Compte tenu de l’instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et notamment à  Bamako, il est également conseillé à  nos compatriotes dont la présence n’est pas indispensable, de quitter provisoirement le pays », peut-on lire depuis le 30 mars sur le site « Conseils aux voyageurs » du ministère français des Affaires étrangères. Depuis Dakar o๠il assiste à  cérémonie d’investiture du nouveau président sénégalais Macky Sall, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a affirmé que la France n’interviendra pas militairement au Mali. « Des dizaines d’élèves ont retiré leurs dossiers, d’autres sont partis sans les prendre », témoigne un enseignant du lycée français de Bamako. « J’ai une classe avec six élèves en moins, » ajoute-t-il en précisant qu’il s’agit de Fançais mais aussi de « Maliens à  la peau claire ». « Mon chef m’a conseillé de suivre les consignes de l’ambassade de France », expliquait lundi matin depuis l’aéroport de Bamako un Français, consultant pour les Nations-Unies. « Je pars au Bénin avec l’ONG de ma copine, qui s’en va également. J’espère qu’on pourra revenir rapidement si la situation s’améliore. «