Embargo : panique autour du carburant à Bamako

Le Mali est sous le coup d'un embargo «Â total » de la CEDEAO depuis lundi faute du non rétablissement de l'ordre…

Le Mali est sous le coup d’un embargo «Â total » de la CEDEAO depuis lundi faute du non rétablissement de l’ordre constitutionnel. Enclavé, le Mali supporte un coût d’importation annuel d’hydrocarbures de 196 milliards de FCFA (chiffres 2007). Ce produit précieux fait tourner sans exception toutes les activités maliennes. En bref C’’est l’économie du pays qui est prise en otage, car C’’est le carburant qui fait tourner la centrale thermique de Balingué, gros fournisseur d’électricité de l’énergie du Mali (EDM). Avec une pénurie du carburant, Bamako pourrait être plongée dans le noir. Alors que la CEDEAO a imposé l’embargo, le Mali fait aussi face à  la rébellion au nord depuis le lundi. Bataille autour du carburant La première préoccupation des populations est de s’approvisionner en carburant avant qu’il ne devienne une denrée rare sur le marché. Ce matin, nous avons fait un tour dans quelques stations d’essence o๠motos et véhicules se suivaient autour des pompistes dépassés. Certains sont venus avec des bidons de 20 litres pour faire des réserves. Dans une station du quartier d’ Hamdallaye Aci, Aminata Diourté confie: « Il faut faire le plein et prendre des réserves au risque de se retrouver en panne sèche dans les jours à  venir. Tu sais, les commerçants profiteront de cette situation pour augmenter les pri au détriment de la population». Un autre motocycliste s’impatiente et vocifère sur la jeune pompiste : « hé toi tu n’as aucune respect envers les motocyclistes ? Nous sommes là  depuis longtemps. Et tu ne sert que des véhicules…. » Au niveau de la station Total de Missira, quartier populaire de la capitale, une colonne de véhicules en rang crée la panique : Alfousseyni Sangaré, au volant de son véhicule ajoute que les putschistes n’ont pas mesuré les conséquences de leur coup d’Etat. Le pays se trouve dans une crispation totale. La preuve, je suis là  depuis 8 h et il est bientôt 10h et je ne suis pas toujours arrivé au service. Parce que je n’ai pas de carburant ». Malgré cette situation les partisans de la junte ne se plaignent pas. Awa Berthé, à  la station d’essence de Badialan, s’approvisionne aussi et comment la situation : « On doit laisser la junte diriger le Mali. Les politiciens sont entrain de détruire le Mali. La CEDEAO veut nous étouffer économiquement, tant pis !. Seul Dieu nourrit un serpent aveugle. Même si la CEDEAO nous coupe de l’Afrique, on va vivre. Vive Sanogo et vive la junte ! ». Dans certaines stations, le gasoil est déjà  introuvable. Les véhicules diesel cherchent désespérément du carburant dans la capitale. Selon les économistes, la flambée du prix des produits de première nécessité est inévitable dans les jours à  venir.