Emeutes à Kayes : ce qui s’est réellement passé

Que s'est-il passé? C'’est en fait un énième litige foncier qui est la cause de toute l'agitation qu'a connue hier…

Que s’est-il passé? C’’est en fait un énième litige foncier qui est la cause de toute l’agitation qu’a connue hier la capitale des rails. Promoteur d’école de son état, le sieur Modibo Kane Doumbia possède un terrain à  Kayes dont il détient d’ailleurs le titre foncier. Il y a peu, il fat clôturer sa parcelle. Le hic, C’’est que le terrain est occupé par une autre personne qui en revendique aussi la propriété. Le litige avait d’ailleurs déjà  été porté devant le juge déjà  sous le mandat du maire sortant, Hamidou Koné, actuellement conseiller municipal de la Codem. Hier dans la matinée, Modibo Kane Doumbia est revenu pour demander à  l’occupant du terrain clôturé, un marabout, de quitter les lieux. Ce dernier, bien entendu, refusa. Mais C’’est surtout auprès des riverains du terrain que la requête de Doumbia eu du mal à  passer. Des jeunes investirent le terrain et entreprirent de démolir la clôture. . De plus en plus nombreux et excités, ils en sont même venus à  brutaliser des passants. Le sieur Doumbia saisit alors la police qui se rend sur les lieux pour procéder à  l’interpellation du meneur de la casse, le propriétaire de la maison d’à  côté. A l’arrivée des policiers, les jeunes leur jettent des pierres et brûlent des pneus. Les forces de l’ordre finirent par utiliser des grenades lacrymogènes pour les disperser. Chassés des abords de la parcelle, C’’est dans les rues de la ville que les jeunes allèrent déverser leur colère. Route barrée, circulation complètement bloquée à  travers la ville, C’’est le spectacle qu’offrait Kayes pendant une partie de la journée. Ils ont même failli s’en prendre physiquement au maire de la localité.Le calme n’est revenu qu’aux environs de 16 heures. La seule motivation des jeunes : « faire comprendre aux riches qu’ils ne peuvent pas déposséder les pauvres impunément. Cela ne se passera pas comme ça, cette fois-ci », disaient-il très remontés. Il faut rappeler que, depuis quelques années, Kayes, comme de nombreuses autres localités à  travers le Mali, est confrontée à  de litiges récurrents autour du foncier. Cet épisode vécu dans la cité des rails vient rallonger la liste des situations difficiles causées par la gestion chaotique du foncier au Mali. A quoi auront servi tous ces forums, assises nationales, colloques, tenus en grande pompe par les plus hautes autorités?