EMIA: Elèves officiers, repos!

La cérémonie empreinte de tristesse s'est déroulée sur la place militaire de Bamako, sise dans la Cour du Génie militaire,…

La cérémonie empreinte de tristesse s’est déroulée sur la place militaire de Bamako, sise dans la Cour du Génie militaire, hier dans l’après-midi. Les familles, les amis et les camarades des jeunes élèves officiers de l’EMIA de Koulikoro morts lors d’un entrainement, selon la version officielle, s’étaient rassemblés pour les conduire à  leurs dernières demeures. Hier mercredi, la dépouille de la sénégalaise a été rapatriée pour être enterrée dans son pays. Pour la circonstance, les généraux de l’armée malienne notamment Béguélé Sioro, Broulaye Koné et Siaka Fourou Gueye ont accompagné le corps jusqu’au Sénégal o๠ils prendront part aux obsèques. C’est le matin du mardi 4 octobre que la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre à  travers la ville de Bamako. Cinq élèves officiers de l’à‰cole militaire inter armes de Koulikoro, plus connue sous le sigle de l’Emia, ont péri au cours d’un exercice militaire. Il s’agit de Sekou AW, Cheik Oumar Bouaré, Sidiki Tangara, Tierno Seydou Tangara et la sénégalaise Fatou Seck Gning. Plus tard dans la journée, un communiqué du ministère de la Défense et des Anciens combattants est venu apporter quelques éclairages sans fournir plus de détails. Dans ce communiqué, le ministre Nathié Pleah souligne qu’il a « le regret d’informer les populations qu’au cours d’un exercice militaire dans la zone de Tientienbougou, à  l’Est de la ville de Koulikoro, cinq élèves officiers militaires de l’à‰cole militaire inter-armes de Koulikoro (EMIA) ont perdu la vie. » Le communiqué précise que des enquêtes sont en cours pour déterminer les circonstances réelles de ce drame. « En cette douloureuse occasion, le ministre de la Défense et des Anciens combattants présente au nom du chef suprême des armées, les condoléances les plus attristées aux familles endeuillées », a conclu le communiqué officiel. Ce serait donc un exercice qui aurait mal tourné. Que s’est-il réellement passé? Le problème maintenant, c’est que des versions différentes circulent sur ce drame qui laisse l’opinion publique un peu perplexe. La plus répandue demeure la piste du bizutage. Les jeunes décédés auraient été durement ‘’manœuvrés » par leurs aà®nés élèves officiers. Pour créditer cette thèse, on avance que les jeunes seraient venus en retard, motif de leur punition. Au niveau de la direction de l’information et des relations publiques des armées o๠nous avons été reçus par le directeur, Colonel Idrissa Traoré, on évite de commenter les rumeurs. Toutefois, l’officier reconnaà®t que le bizutage (ou bahutage) est une tradition dans la formation militaire entre les aà®nés et les nouveaux. « s’il y a eu mort d’homme, cela signifie qu’il y a eu dépassement. Mais l’enquête en cours prendra fin en principe ce mercredi ou ce jeudi et le rapport déterminera la cause du décès de ses jeunes élèves officiers. Nous sommes vraiment tous tristes d’apprendre cette nouvelle », a souligné Colonel Idrissa Traoré. En marge de la cérémonie de remise des clés des logements sociaux de Koulikoro, le président de la République, chef suprême des armées, s’était rendu au chevet des rescapés. Il nous revient de sources concordantes que le chef de l’Etat, lui-même ancien de l’Emia, a fait sortir tout le monde de la salle d’hospitalisation pour avoir un tête-à -tête avec les jeunes officiers. Sans doute, ATT ne voulait-il pas se fier exclusivement aux rapports qui lui seront envoyés par les services en charge de la question.