En période de crise, les artistes déchantent

Comme les secteurs économique et industriel, celui de la culture est frappé de plein fouet par les conséquences économiques de…

Comme les secteurs économique et industriel, celui de la culture est frappé de plein fouet par les conséquences économiques de la crise politique, depuis le coup d’Etat du 22 mars. Les activités culturelles à  Bamako et dans les régions tournent au ralenti ou sont inexistantes par endroits. Les concerts, les représentations théâtrales, les séances de contes et d’humour, les festivals, les conférences, les concours de chant, les expositions d’art plastiques sont de plus en plus rares. «Â D’habitude le restaurant affiche complet et les clients consomment des boissons mais avec la crise, ils se comptent sur le bout des doigts », déplore une serveuse de l’espace Bouna, à  l’ACI 2000. Le lieu accueille régulièrement des concerts, des réunions et des spctacles humoristiques comme l’émission «Â Yélèbougou ». Artistes au chômage Dès le coup d’Etat un grand nombre d’activités culturelles ont été interrompues. Organisée par le ministère de la Culture, la rencontre des chasseurs du Mali devait avoir lieu le 23 mars. Au ministère, on regrette les pertes financières engendrées par cette annulation. Certaines délégations étaient déjà  arrivées à  Bamako. Très attendue par les chercheurs et les professionnels de la culture, cette rencontre devait marquer l’affirmation de l’ancienneté et de l’authenticité de la confrérie des chasseurs, traditionnels dépositaires des valeurs. Le Festival de Kayes passe à  la trappe Autre évènement d’importance annulé : la 1ère édition du Festival de Kayes sur le fleuve Sénégal. Une initiative du ministère de la Culture, en collaboration avec la Fondation Festival sur le Niger. Les organisateurs ont dû suspendre le projet, malgré des investissements conséquents. Une déception pour les populations de Kayes, qui espéraient profiter de la baisse de la fréquentation touristique dans le Nord pour développer le tourisme dans la région et valoriser son patrimoine culturel ainsi que son artisanat. «Â La plupart des artistes n’ont plus d’occupation » Du côté des artistes le moral est au plus bas. «Â La plupart des artistes n’ont plus d’occupation. Les opérateurs culturels n’ont plus de financements pour organiser des événements », explique le secrétaire général de la Fédération des artistes du Mali (FEDAMA), Modibo Konaté. La Pyramide du Souvenir o๠se succèdent d’ordinaire les concerts est muette. Le Palais de la culture Amadou Hampaté Ba ne fait pas l’exception. Toutes les programmations de la fin du mois de mars et d’avril ont été annulées. Au lieu des concerts résonnent désormais à  l’occasion les applaudissements des militants de mouvements politiques.