Engrais frelatés : beaucoup de questions, peu de réponses

En octobre 2014, Bakary Togola, président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture du Mali (APCAM) et non moins conseiller technique…

En octobre 2014, Bakary Togola, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) et non moins conseiller technique de Bokary Treta, ministre du développement rural et numéro 2 du gouvernement, a signé les décisions d’adjudication qui attribuaient l’approvisionnement des marchés pour la campagne agricole 2015-2016. Trente-six sociétés ont bénéficié de ces marchés dont seize pour le marché du coton, huit pour les céréales et vingt-deux pour l’urée.. Mieux, ce sont 209 000 tonnes d’engrais qui seront répartis entre vingt-neuf adjudicataires parmi lesquels, des sociétés sans aucun lien avec l’activité agricole. Pour le complexe coton, sur 99 000 tonnes, 4 000 ont été octroyées à  Afrique-Auto, 600 tonnes à  la Sotracom, 2 340 à  Souad Distribution. En outre, des analyses ont montré que plusieurs sociétés qui commercialisent des intrants distribuent des engrais de mauvaise qualité. Le laboratoire Sol-Eau-Plantes du Centre régional de recherche agronomique de Sotuba a prélevé 163 échantillons d’engrais (coton, céréale, urée) sur lesquels l’analyse a révélé 40% d’engrais défectueux. Ce sont 20 sur 29 fournisseurs d’engrais qui ont été épinglés lors de ce contrôle de qualité. Une quantité de 3 404 tonnes a été mise en cause alors que toutes les quantités adjugées n’ont pas pu être livrées intégralement. Pendant que dans la région de Sikasso, poumon économique du Mali, des paysans utilisent déjà  ces engrais frelatés, aucune responsabilité n’a pour le moment été dégagée. Cela dit, le ministre Treta devra apporter des éléments de réponse lors des questions orales à  l’Assemblée prévues le jeudi 18 juin.