Environnement : une muraille pour coloniser le désert…

Planter des arbres de Dakar à  Djibouti, aménager des bassins de rétention d'eau pour faciliter l'arrosage des plantes et le…

Planter des arbres de Dakar à  Djibouti, aménager des bassins de rétention d’eau pour faciliter l’arrosage des plantes et le jardinage en zones arides, voilà  l’idée qui se cache derrière la grande muraille verte (GMV) C’’est à  Bamako qu’a germé l’idée de réhabilitation de l’environnement dans le sahel. C’’était lors d’échanges amicaux entre les Présidents Abdoulaye Wade du Sénégal et Olesegun Obasanjo du Nigeria. Mais avec le temps, C’’est devenu la réponse commune des pays de la CEN- SAD face au réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement. Convaincu, le Président Wade a plaidé auprès de ses homologues de la sous région pour matérialiser son projet. Aujourd’hui, 11 pays ont adhéré à  la Grande Muraille Verte. Ces pays ont la volonté de contribuer au programme. Mais il se pose un problème de financement. Pour résoudre cette problématique l’initiateur du projet est revenu avec une nouvelle proposition dans la capitale malienne. Histoire de rendre à  César ce qui lui appartient. Il sera créé une agence nationale de la GMV dans chaque pays. La convention portant signature de l’agence panafricaine a été élaborée et signer mardi à  Bamako. Les nouvelles structures contribueront à  la mobilisation de ressources financières. Dans ce sens, un pas est franchi. Le Directeur Général de la FAO, le sénégalais Jaques Diouf a promis tout son soutien au projet de protection de l’environnement. Il a d’ailleurs rappelé quelques interventions de la FAO dans ce secteur. l’institution onusienne a injecté plus de 14 millions de dollars dans la plantation de palmiers dattiers dans 7 pays membres de la GMV. En 2003 et 2004, la FAO a aussi appuyé la plantation d’eucalyptus à  hauteur de 648 000 de dollars. « Le partenariat se poursuivra avec les pays d’Afrique », a affirmé M. Diouf. Un mur pour coloniser le désert Sahélisation, savanisation et désertification, ce sont les noms génériques pour désormais désigner la dégradation de l’environnement en Afrique. l’ampleur et la forte extension géographique de ces phénomènes (dégradation des ressources naturelles), sont des inquiétudes à  l’échelle continentale. D’immenses surfaces cultivables sont dégradées. Les écosystèmes sont perturbés. Et les conséquences (la famine et la disparition de plusieurs espèces animales et végétales, l’avancée du désert) affectent la vie quotidienne des hommes. Dans la bande sahélienne au sud du Sahara, le problème se pose avec plus d’inquiétude. Le Président Abdoulaye Wade a donc défendu mardi son projet de la Grande Muraille. « Ne dites pas que mon projet est farfelu, je sais qu’il est scientifiquement faisable », ce sont les propres propos du Président sénégalais. « Si on développe l’idée, dans quelques années, on changera la vie des populations », a-t-il expliqué. Dans sa conception des choses, il faut reverdir le sahel, pousser le désert par la plantation d’espèces végétales qui résistent à  la sécheresse et inciter les populations à  s’installer progressivement dans les localités aujourd’hui abandonnées à  cause des conditions de vie difficiles. Cela passe forcement par la réalisation de forage, le reboisement et l’attribution de parcelles à  toutes les personnes qui auront contribué à  la plantation de plans. « Nous ne réussirons pas si nous n’associons pas les populations », a mis en garde le président Wade.