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ESJSC : À la découverte de la spécialité radio

L’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC) est la première école de journalisme du Mali. Ouverte…

L’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC) est la première école de journalisme du Mali. Ouverte en janvier 2018, elle délivre une licence professionnelle en journalisme radio, presse écrite et télévision. À l’occasion de la Journée mondiale de la radio, célébrée le 13 février, la spécialité radio de l’école nous a ouvert ses portes.

« Il est l’heure de votre flash ». C’est sur cet indicatif que les 12 étudiants de la spécialité radio de la deuxième année de Licence prennent pour la première fois l’antenne de l’EJ.FM, le studio-école. Après des cours théoriques sur le flash d’information, place maintenant à la pratique. Et c’est à Diahara Faskoye que revient l’honneur d’ouvrir la marche. « Actualités nationales : le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga pointe de nouveau la France du doigt…», commence-t-elle. Au bout de quelque secondes, la jeune dame bute sur certains mots mais prend le soin de présenter ses excuses aux auditeurs. Derrière la baie vitrée qui la sépare de la partie technique, l’œil vigilant de Baba Djourté. Un doyen résistant du journalisme chargé de former les étudiants en radio. Et les bourdes de la présentatrice ne le laissent pas indifférent. « Tant que vous ne serez pas imprégnés de vos textes, vous allez toujours buter sur des mots », lance-t-il aux autres étudiants, qui attendent, silencieux, leur tour d’antenne. Le professeur va poursuivre le reste de ses remarques en classe, lors de l’écoute critique des différents flashs d’information présentés à tour de rôle.

Les remarques générales ont trait au manque d’appropriation des textes par les étudiants, à des problèmes de prononciation et au manque de clarté et de précision de certains textes. « Il s’agit d’un premier passage au micro. Ils avaient tous le trac et cela ne facilite par l’expression. Ils n’ont pas tenu compte de ce qui leur avait été dit pendant les exposés. Ils ne se sont pas également approprié leurs textes pendant la mise en bouche, c’est-à-dire la lecture à haute voix, seul, avant le passage à l’antenne. Néanmoins, pour un début ce n’est pas mal. Ils peuvent mieux faire et nous allons nous atteler à cela », explique Baba Djourté.

Malgré cette première expérience perfectible, les étudiants se disent confiants et déterminés à relever les défis. « C’est le trac qui m’a surtout fatiguée. Je peux mieux faire », se réconforte Assétou Samaké. « Comme en toute chose, les premières fois sont les plus difficiles. Aujourd’hui, nous nous sommes laissées vaincre par le stress et c’est cela qui a altéré la qualité de nos travaux », renchérit Mama dite Mady Kébé.

Objectif qualité

En cette année 2022, Baba Djourté tient la troisième promotion de la spécialité radio entre ses mains. La première promotion a déjà soutenu et sortira très bientôt lors d’une cérémonie de graduation tandis que la deuxième s’apprête à commencer ses mémoires de fin d’études. Et les deux sont jugées professionnellement aptes. « Je pense que les deux premières promotions, en tout cas d’après les échos qui nous sont parvenus, font quand-même des merveilles dans les organes où elles exercent. Que ce soit en radio ou en télévision, car certains de la radio présentent le journal télévisé », explique Baba Djourté.

Pour Tiona Mathieu Koné, un doyen du métier chef du Département d’études et de recherches (DER) de la spécialité radio à l’ESJSC, il n’y a aucune autre alternative que de former des femmes et des hommes de qualité. « Pour le moment, il y a de bons soupçons de capacités pour les produits qui sortent d’ici et cela est encourageant pour le corps professoral. On n’a pas d’autres choix que de ne pas décevoir la République, surtout en ces temps où l’information est un enjeu dans un pays en crise ».