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Et c’est reparti pour le jeu de chaises musicales!

A quelques mois de la présidentielle, les quartiers généraux des partis politiques ressemblent à  des halls de gare. On y…

A quelques mois de la présidentielle, les quartiers généraux des partis politiques ressemblent à  des halls de gare. On y enregistre de forts déplacements, tant dans le sens des arrivées que des départs. On appelle cela, la transhumance. Elle est redevenue depuis que le gouvernement a fixé la date de l’élection et que certaines formations ont choisi leur candidat, le sport favori de nos politiciens. 40 nouveaux partis en un an Le crash de « la démocratie de consensus à  la malienne » en mars dernier semble ne pas avoir amené une révolution dans la manière de faire de la politique chez nous. Les quelques 110 partis politiques existant à  cette date ont vu naitre des petits frères et sœurs. En l’espace d’un an, une quarantaine de nouveaux partis ont vu le jour, la plupart créés par des « transfuges » d’autres formations. Les derniers en date sont l’ASMA avec Someylou Boubeye Maiga (ex-Adema), ou le RTD avec Hamed Sow(ex-PDES). Certains partis ont pour effectif le « président-fondateur » et les membres de sa famille. Pour survivre, obliger alors de s’allier, de « fusionner », ou de rejoindre une « plate-forme ». Seul objectif, se positionner aux cotés des favoris pour pouvoir profiter du délice du pouvoir prochain. Aux yeux des citoyens lambda, la transhumance politique apparaà®t donc comme étant une action opportuniste des hommes politiques à  la recherche d’une position au sein de la « nouvelle élite ». En effet, en contrepartie de son adhésion et de son soutien, le transhumant garde ses privilèges et/ou échappe à  une condamnation certaine pour faute de mauvaise gestion. Ce qui est souvent le cas des élus maliens qui quittent leur parti au nom desquels ils avaient brigué le suffrage du peuple. Exemple concret : récemment, une frange très importante du parti de la Solidarité Africaine pour le Développement et de l’Intégration (Sadi) ont rejoint le parti de l’Union pour la République et de la Démocratie(URD) pour des raisons de divergence avec le secrétaire général Oumar Mariko. Ce dernier avait demandé aux élus du parti de quitter leur poste de l’Assemblée Nationale. A l’URD toujours, Oumar Ibrahim Touré a été exclu pour avoir mené un travail fractionnel au sein de son propre parti. Il a du coup créé sa propre formation appelée Alliance pour la République (ARP). Le concert de chaises musicales a donc commencé. Pour l’instant, il fait plus grincer des dents, tant du côté des politiciens que de la population. Et avec les deux mois qui nous sépare la présidentielle, bien malin qui pourra dessiner le nouveau paysage politique malien en fin 2013.