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Les établissements privés en grève de 72 heures

Après leur grève en mois d’octobre pour la faible orientation des élèves vers les établissements privés, l’Association des écoles privées…

Après leur grève en mois d’octobre pour la faible orientation des élèves vers les établissements privés, l’Association des écoles privées agréés du Mali (AEPAM) est en grève de 72 h depuis hier mardi 7 mars 2017 pour réclamer l’augmentation des demi-bourses et les frais scolaires alloués par l’État.

Suite au non aboutissement des négociations avec les autorités de tutelle, l’association des écoles privées du Mali a décidé d’observer une grève de 72 heures, depuis mardi dernier. « Depuis les années 2000, les impôts se sont intéressés à ce secteur et fait aucune distinction entre les frais scolaires qui reviennent aux établissements et les demi-bourses qui constituent en réalité les deniers publics », explique Abdoul Kassoum Touré secrétaire général de AEPAM.

Pour lui les frais de formation payés aux établissements privés sont très faibles par rapport au coût de formation d’un établissement public tandis qu’il a été signifié aux promoteurs privés qu’ils ne pourront pas être alignés sur les coûts de formation alloués aux écoles publiques. Au niveau de l’enseignement secondaire général, l’État paye aux promoteurs d’école privées 80 000 FCFA par ans soit 6000 FCFA par mois, 90 000 FCFA pour le CAP tertiaire contre 420 493 pour les écoles publiques, 135 000 FCFA pour le BT industrie contre 694 415 FCFA pour les publiques et en BAC technique 135 000 FCFA contre 694 415 FCFA.

« Avec nos faibles effectifs, nous n’arrivons plus à faire face à nos dépenses, notamment le paiement des enseignants, les impôts, entre autres. Nous exigeons une augmentation des frais indiqués pour un meilleur accompagnement de l’État, ainsi que la reprise du cadre de concertation », explique un promoteur d’école. L’AEAPM dénonce une arnaque à son encontre, puisque, selon notre interlocuteur, on dit aux institutions que la demi-bourse et les frais scolaires se chiffrent entre 180 000 et 200 000 F CFA. Et pourtant, il n’est versé auprès des écoles qu’une somme d’environ 115 000 FCFA par élève. Ce dernier demande la réparation de cette injustice de la part de l’Etat en procédant au versement total des sommes déclarés auprès des institutions. « Les écoles privées jouent un rôle important dans le développement économique et social du pays, si rien n’est fait pour les soutenir le chômage va augmenter », ajoute-t-il.

Dans la rue, cette grève des promoteurs est décriée par les parents d’élèves qui estiment que c’est la grève de trop. « Ces promoteurs doivent comprendre que l’école est avant tout un milieu social pour éduquer les enfants du pays et non un marché pour gagner de l’argent », s’indigne Mme Diallo Mariam Traoré.

Au département de l’éducation, ou souligne que pour toute augmentation, il faut attendre la fin d’une étude recommandée par la Direction des finances et de Matériels (DFM) qui devrait déterminer les coûts réels de formation pour prendre des décisions.