Etat d’urgence, une situation exceptionnelle

Le Mali est en guerre. Et à  circonstances particulières, décisions exceptionnelles. Le gouvernement, après s'être réuni ce vendredi en conseil…

Le Mali est en guerre. Et à  circonstances particulières, décisions exceptionnelles. Le gouvernement, après s’être réuni ce vendredi en conseil des ministres extraordinaires a décidé d’instaurer l’état d’urgence. Face à  la « recrudescence de l’insécurité sur toute l’étendue du territoire national se traduisant par des atteintes graves à  l’ordre public, des menées subversives de nature à  compromettre la sécurité intérieure », les autorités ont donc décidé de prendre « des mesures appropriées » pour faire face à  la situation, selon le communiqué publié ce vendredi soir par la Primature. Libertés restreintes A l’annonce de cette mesure qui prend immédiatement effet, un vent de panique s’est emparé de al capitale, des rumeurs de couvre-feu immédiat ayant commencé à  circuler dans la ville. Nombreux sont ceux qui se posent la question dans le contenu à  mettre dans la notion d' »état d’urgence » et sur les réseaux sociaux, chacun y va de son explication. Voici ce qu’on pouvait lire sur le mur d’un internaute de Bamako qui conseille prudence et vigilance. « Le conseil des Ministres vient de décréter l’état d’urgence. Le pouvoir des autorités militaire et policière est renforcé. Les libertés individuelles et collectives sont réduites. Tout individu peut être interpellé à  n’importe quelle heure et à  n’importe quel lieu et gardé sans procès sur la base de simple soupçon » écrit-il. Avant de préciser qu’il faut « obtempérer donc à  tout contrôle de tout porteur d’uniforme du Mali, une question de sécurité nationale ». 10 jours voire plus Dans le droit français dont le nôtre s’est largement inspiré, la situation d’état d’urgence « confère aux autorités civiles, dans l’aire géographique à  laquelle il s’applique, des pouvoirs de police exceptionnels portant sur la réglementation de la circulation et du séjour des personnes, sur la fermeture des lieux ouverts au public et sur la réquisition des armes ». Ainsi, les réunions publiques, rassemblements, manifestations de rues et « tout ce qui est de nature à  troubler l’ordre public » sont interdits. Selon le ministre de l’Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, cette mesure est prévue légalement « pour une dizaine de jours, mais nous nous donnerons les moyens de prolonger (la mesure) si c’est nécessaire ». Il a ajouté que le pays « est dans une situation exceptionnelle. On a besoin de nous assurer que la situation sécuritaire est maà®trisée » et l’état d’urgence permet « aux « forces de sécurité et à  l’administration territoriale de pouvoir contrôler toutes les manifestations et tous les regroupements ». Le décret adopté à  cet effet, détermine les pouvoirs conférés aux autorités administratives pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Il faut préciser que l’état d’urgence décrété ce soir s’applique à  tout le territoire national.