Etat Islamique de l’Azawad : un mariage sous l’épée

Après avoir annoncé leur projet de fusion, le MNLA et le groupe islamiste Ansar Dine ne s'entendent déjà  plus sur…

Après avoir annoncé leur projet de fusion, le MNLA et le groupe islamiste Ansar Dine ne s’entendent déjà  plus sur les bases de la création de l’Etat Islamique de l’Azawad. Si Ansar dine reste inflexible sur l’application pure et dure de la charia, le MNLA penche pour l’instauration d’une charia modérée afin de rester dans les bonnes grâces de la communauté internationale. Cette partie du communiqué final, constitue la pomme de discorde entre les deux groupes armés occupants le nord du Mali. «Â Alliance dangereuse » Il y’a tout juste une semaine, précisément le 22 mai, le parlement européen a invité une délégation du MNLA composé de Hama Aga Sidi Mahmoud, ancien ministre de Moussa Traoré (et chef de la délégation), Zakiatou Walatt Halatine, ex ministre d’Alpha Oumar Konaré et Moussa Ag Assarid, jeune écrivain et porte-parole du MNLA en France. Cette rencontre avait été initiée en faveur du MNLA par l’Eurodéputé corse François Alfonsi, président du groupe d’amitié «Â Euro Amazigh » au parlement européen. Mais avec l’alliance conclue avec les islamistes, la position des rebelles et leur volonté d’autonomisation géographique et politique n’est plus défendable aujourd’hui. D’emblée, l’alliance a été unanimement rejetée. «Â Avec Iyad ou contre Iyad » Sur l’application de la charia, le MNLA, réfute le protocole d’accord initial entendu avec le groupe Ansar Dine : «Â  Nous avons refusé d’approuver le communiqué final, parce qu’il est différent du protocole d’accord que nous avons signé », a déclaré Ibrahim Assaley, élu du Nord malien et membre du MNLA. « Dans le communiqué écrit par Ansar Eddine, on parle d’application de la charia « pure et dure », on parle aussi d’interdire le Nord aux organisations humanitaires non-musulmanes : ce n’était pas précisé dans le protocole d’accord », a poursuivi l‘élu. De son côté, Ansar Dine garde une position de fermeté. Sans attendre d’être en parfaite harmonie avec le MNLA, le mouvement a déjà  consolidé ses bases avec AQMI, lors d’une rencontre tenue le lundi à  Tombouctou entre chefs djihadistes. « La rencontre est terminée. Ils ont consolidé leurs relations », a déclaré à  l’AFP l’entourage d’un imam de la grande ville. Le MNLA ne serait alors qu’un recrutement massif d’hommes et de logistique pour Ansar Dine dont l‘idéologie dépasse les frontières de l‘état de l‘Azawad. Une alliance de forme, qui dans le fond, servirait davantage AQMI dont les objectifs sont en parfaite corrélation avec ceux d’Iyad Ag Ghaly. Dans ce cas précis, le MNLA, s’il veut survivre dans la toile d’araignée du nord, devra revoir sa stratégie pour défendre l’irrédentisme touareg longtemps recherché. Au même moment, une nouvelle mouvance, dite du Front de libération du Nord Mali(FLNM) a fait irruption sur la scène.