Etats Généraux de la Culture : le grand brainstorming

Du jeudi 09 au 10 Avril 2015 à  Bamako, se tiennent les Etats-Généraux de la culture. l'une des grandes questions…

Du jeudi 09 au 10 Avril 2015 à  Bamako, se tiennent les Etats-Généraux de la culture. l’une des grandes questions est de voir comment les Etats généraux peuvent agir et accompagner positivement le processus de paix et de réconciliation au Mali. Cet atelier de lancement permettra d’expliquer et valider la méthodologie proposée par le ministère de la Culture dans la conduite de ce processus et d’impliquer les acteurs de la culture et leurs partenaires dans la définition des canevas qui baliseront le travail de consultations. Quelle est la pertinence de la tenue de ces Etats-Généraux maintenant ? Oumar Keita : Il s’agit de poursuivre un processus initié par le ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat afin de parvenir à  la conférence des états généraux de la culture en juin prochain. Plus que jamais aujourd’hui, la pertinence d’un événement pareil se fait ressentir. En effet, du fait de la situation actuelle du Mali, repenser et échanger sur la mise en œuvre de politiques culturelles favorisant le processus de réconciliation nationale et le développement durable est une nécessité. Ce processus s’inscrit parfaitement dans la continuité du Forum Culture et développement, de novembre dernier, et vise à  traduire en stratégie sectorielle, ce qui a été alors préconisé. Que faut-il attendre d’une telle rencontre? On peut attendre beaucoup de cette rencontre. Les plateformes de dialogue et de réflexion de cette ampleur sont un formidable incubateur d’idées, de propositions. C est à  la fois un espace privilégié o๠tous les acteurs privés, publics, associatifs et décideurs politiques peuvent mettre en place des synergies et de nouvelles dynamiques, mais c’est aussi le moyen d’apporter des solutions concrètes aux problèmes rencontrés et exprimés dans les rencontres et colloques précédents. Il est essentiel de saisir le formidable levier que représente la culture pour le développement des hommes et des sociétés, un outil indispensable pour comprendre le monde d’aujourd’hui et pouvoir le transformer. On parle de réformer la politique culturelle du Mali, quels sont les points faibles. Oumar Keita : Les rapports existants dans ce domaines sont nombreux et font état de certains points faibles dans les politiques culturelles maliennes. Il s’agit principalement de problèmes de financement, du développement des industries culturelles créatives, de décentralisation de la culture, de manque de coordination et de mise en réseaux des acteurs culturels, de l’insuffisance de la prise en compte de la propriété intellectuelle. Pour tous ces aspects, ce processus des Etats généraux de la culture met un point d’honneur à  apporter des solutions pratiques et applicables, fruit d’une concertation généralisée. Aujourd’hui la culture malienne, souffre d’un problème de financement, les acteurs se plaignent du faible soutien du ministère de tutelle ? Oumar Keita : Oui mais on ne discerne pas toujours que le ministère dispose de peu de ressources propres pour financer l’action culturelle et ses projets. Quelles solutions pour redonner un nouveau souffle à  la culture malienne, éprouvée par les évènements de 2012 ? Oumar Keita : Les solutions sont en cours de définition à  travers ce processus collégial et progressif, et elles seront soumises aux Etats généraux d’ici deux mois, mais l’on peut déjà  mentionner certaines idées qui apparaissent dès aujourd’hui: une mise en réseau des acteurs culturels, une meilleure prise en compte des rôles de chacun et notamment des coopérations décentralisées, la création d’une instance d’accompagnement des industries culturelles, un meilleur encadrement juridique et fiscal, l’institution de filières professionnalisantes dans le domaine des métiers de la culture, une meilleure prise en compte financière des besoins du secteur, l’amélioration des infrastructures de base, une promotion accentuée de la richesse de la culture malienne et de son rôle déterminant dans l’avènement d une paix durable.