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Examens scolaires : Kidal hors-concours

La période des examens scolaires a commencé depuis le 30 mai, les élèves planchent actuellement leur BT1 et BT2, tandis…

La période des examens scolaires a commencé depuis le 30 mai, les élèves planchent actuellement leur BT1 et BT2, tandis que d’autres se préparent aux épreuves du Bac. La seule académie « hors-concours » est celle de Kidal. Depuis la crise, le secteur éducatif y est à l’abandon, mais des signes de changement sont perceptibles.

Depuis 4 ans, élèves et étudiants de Kidal ne sont plus concernés par les examens scolaires. Il y a actuellement 6 écoles ouvertes dans la ville de Kidal : trois medersas et trois écoles classiques. Ces établissements dispensent des cours qui ne sont pas homologués par l’État et les professeurs qui enseignent ne suivent pas le programme national. « Ce qui est problématique, ce sont les dossiers scolaires qui ont disparu », explique cet employé d’une ONG. Certains élèves ont réussi à obtenir, à Gao, des attestations de scolarité reconnue par l’État, grâce au zèle de directeur d’écoles qui ont pu sauvegarder des dossiers scolaires pendant la crise alors que tout avait été saccagé. « Mais ça ne concerne qu’une dizaine d’élèves du primaire », ajoute-t-il.

La majorité des élèves du secondaire et supérieur sont déscolarisés et désoeuvrés, mais d’autres parviennent à suivre une scolarité tout à fait normale . « Ce sont des enfants privilégiés, qui partent faire leurs études à Gao, à Bamako, dans les régions du sud, où à l’extérieur : au Burkina, au Niger et en Algérie, ce sont généralement les enfants des chefs rebelles », révèle une source locale. « C’est ça le paradoxe, ils ont refusé que l’école rouvre normalement mais en même temps ils envoient leurs enfants étudier ; donc ce sont les enfants des pauvres qui restent sans éducation depuis des années », maugrée cet habitant.

Depuis 3 ans, le grand frère algérien fournit des centaines de bourses, en place du gouvernement malien, pour que des élèves du Nord-Mali puissent venir étudier en Algérie. Ces bourses sont distribuées avec l’accord du ministère de l’éducation malien, qui recueille ces aides et les acheminent. Elles sont réceptionnées par la CMA qui en gère la répartition de façon consensuelle. « Les bourses de l’année dernière ont été vendus par les gens de la CMA, à hauteur de 2 millions chacune, cette affaire a fait beaucoup de bruit, et cette année, c’est une commission d’éducation, nouvellement créé, qui s’en occupe », révèle cette source.

Vers un retour de l’école malienne à Kidal ?

La toute récente entente entre les groupes armés et le gouvernement concernant les autorités intérimaires devraient permettre, du 1er août au 30 septembre, le redéploiement des services techniques de l’éducation. Sur le terrain, on œuvre déjà à la réouverture des écoles pour la rentrée 2016. Une commission d’éducation locale de la ville de Kidal, a effectué des rapprochements avec l’État et des partenaires comme l’Unicef, pour donner, pendant les vacances, des cours de rattrapage aux élèves du primaire qui pour la plupart ne sont plus scolarisés depuis 3 à 5 ans. Des professeurs locaux devraient dispenser ces cours et des recrutements sont prévus. Le gouvernement travaille aussi avec des partenaires, à la mise en place de cantine scolaire afin que les élèves restent sur place durant la journée d’étude. Ces actions, si elles sont menées à terme, devraient pemettre de réinsérer dans le programme scolaire national ces élèves trop longtemps déscolarisés.