Excision : des progrès mais le chemin reste encore long

La pratique de l'excision comporte de nombreux risques médicaux et la mort en fait malheureusement partie. Les conditions dans lesquelles…

La pratique de l’excision comporte de nombreux risques médicaux et la mort en fait malheureusement partie. Les conditions dans lesquelles se pratique en général l’excision, les problèmes que rencontre la femme excisée pendant son accouchement sont autant de bonnes raisons de proscrire l’excision. Entre les cendres et le sable supposés adoucir l’opération, des questions d’hygiène se posent. l’excision entraà®ne des douleurs atroces puisque la zone du vagin est particulièrement sensible et qu’il n’y a pas d’anesthésie locale qui soit faite par les matrones durant « l’opération ». Les septicémies, les infections, le tétanos, les hémorragies et la contamination par le virus du sida, la difficulté à  uriner sont autant de conséquences immédiates. l’accouchement est un autre calvaire pour les femmes infibulées. De fait, la parturiente doit subir une épisiotomie pour permettre à  son bébé de ne pas s’étouffer dans un orifice vaginal devenu trop étroit (infibulation). Face à  cette situation de nombreuses femmes peuvent désormais se tourner vers la médecine. C’est un pas de plus dans la lutte contre les mutilations sexuelles féminines, et un espoir pour les millions de femmes qui en ont été victimes à  travers le monde. Engagé depuis trente ans dans le combat contre les mutilations sexuelles féminines, inventeur dans les années 1990 d’une technique chirurgicale pour les réparer, l’urologue Pierre Foldès est l’un des spécialistes en France qui propose la réparation du clitoris. Des résultats de son expérience auprès de près de 3 000 femmes donnent pleinement satisfaction. Réalisable dans tous les cas o๠le clitoris est atteint, l’intervention – elle dure moins d’une heure- consiste à  reconstruire celui-ci à  partir de sa partie profonde, non excisée. La portion cicatricielle est enlevée, le clitoris restant est libéré et le gland repositionné. Pour de nombreuses femmes africaines qui n’ont pas de moyens de s’offrir cette opération, la meilleure action reste la lutte contre cette pratique. La lutte contre l’excision un combat en Afrique La communauté internationale célèbre ce jour, la journée mondiale de lutte contre l’excision. Un mal que les femmes africaines supportent depuis des siècles. Elles l’ont acceptée dans leur majorité mais aujourd’hui face aux conséquences dangereuses, elles luttent désormais contre cette pratique, bien que la pression sociale soit toujours très forte. La pratique de l’excision fait partie de la tradition dans plusieurs communautés et il est difficile d’y déroger. Pourtant les initiatives dans les pays africains sont nombreuses et méritent d’être soulignées. Elles datent de la fin du 19è siècle. Au Soudan, o๠la pratique de l’excision est très répandue, l’on dénonce publiquement l’excision depuis 1947. Les femmes africaines au Kenya, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali luttent depuis toujours contre l’excision. Au Sénégal, l’assemblée nationale a voté une loi sur l’excision qui ne fait pourtant pas l’unanimité. Au Burkina Faso, le Comité de lutte contre la pratique de l’excision sensibilise contre le phénomène et une loi condamnant l’excision existe. Au Kenya, les politiques de sensibilisations menées par des organisations non – gouvernementales (ONG) et des associations chrétiennes bien que relativement efficaces concernent les jeunes filles des classes primaire et secondaire qui sont les recrues à  l’initiation