Excision : réadapter les messages au grand public

Si la sensibilisation sur le terrain continue au Mali, abandonner complètement la pratique de l'excision, dans un pays o๠presque…

Si la sensibilisation sur le terrain continue au Mali, abandonner complètement la pratique de l’excision, dans un pays o๠presque 85% des femmes sont excisées, relève du parcours du combattant. Ils sont pourtant nombreux à  s’insurger contre ce fléau, venu du fond des âges. Joséphine Keita, que nous avons interviewé, est la directrice nationale du Programme National de lutte contre l’excision(PNLE), qui coordonne l’action des ONG sur le terrain . «Â l’excision, est souvent mise en corrélation avec la religion, et assimilé à  une maà®trise de la sexualité féminine, mais nulle part, vous n’en trouverez mention dans les écritures saintes ». Sur le terrain, les animateurs ont du travail. Lorsqu’ils rencontrent les chefs de villages o๠l’on pratique l’excision, il faut user de tact, expliquer les méfaits de la chose, les conséquences sur la santé de la femme, celle de la reproduction, la vie conjugale…D’un point de vue psychologique, il faut cibler le grand public. Au moyen de messages et support variés. Choix de messages et supports pour l‘abandon de l‘excision Pour le centre Djoliba, l’une des premières ONG à  travailler sur la question au Mali, on utilise des matériaux «Â GRAAP » ou groupes de recherche et d’appui à  l’auto promotion des populations. Qui comportent des images types qui montrent l’appareil génital féminin, les complications de l’excision et de l’accouchement. Autre moyen, les supports audiovisuels et des films célèbres comme «Â Niani », «Â Ni tou ya don », «Â Duperie », qui fustigent l’excision. Et aussi des sketchs et des poèmes à  l’intention des enfants ou du grand public. A l‘ANCD, l‘agence nationale pour la communication et le développement, Awa Coulibaly est réalisatrice de documentaires sur la question. Pour elle, le rôle des images est capital et frappe davantage la conscience collective. l’ong GAAS Mali, élabore plutôt des scripts et symboles dessinés pour parler de l’excision. «Â Ca passe mieux. Dans le travail avec les groupes cibles, on représente l’excision par un couteau,», explique Marie, une animatrice. s’y ajoute les visites à  domiciles ou les causeries débats. Dans le Kit «Â CIP » du Programme national de lutte contre l’excision, C’’est le plaidoyer national, et la formation des animateurs de terrain et autres communicateurs traditionnels sur la question, qui est mis en avant. Parler de l’excision sans choquer A la télévision, la réalité est complexe, «Â il faut arriver à  parler de l’excision, à  travers des magazines ou des documentaires sans choquer le grand publiC’ », explique Yaya Konaté, rédacteur en chef. Mais cela passe avant tout par un changement de mentalité. l’ORTM préfère donc accompagner des acteurs comme Plan Mali dans ses stratégies de lutte. A Plan Mali, on a mis le projet MGF en avant. l’objectif sur cinq ans ( 2010-2015) est de réduire, le taux de mutilations génitales féminines, et de faire abandonner la pratique de l’excision dans près de 60 nouveaux villages sur une base de 180. En outre, l’adoption d’une loi sur l’excision est un projet souhaité par l’ensemble des partenaires engagés pour la cause. D’ici 2014. l’objectif de l’atelier de Plan Mali, en partenariat avec les ONG comme Adico, ERAD, le Centre Djoliba, le PNLE, l’ORTM et beaucoup d‘autres, était surtout d’améliorer ces messages et choix de supports pour l’abandon de la pratique de l’excision.