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Fanta THIAM: une ambition contrariée, une reconversion réussie

Gardienne de but et pièce maà®tresse de clubs de foot féminin comme les FC Amazones de Boulkassoumbougou et l'AS Mandé…

Gardienne de but et pièce maà®tresse de clubs de foot féminin comme les FC Amazones de Boulkassoumbougou et l’AS Mandé de la Commune 5 ainsi que de l’Equipe Nationale du Mali, Fanta Thiam a tenté une expérience professionnelle en France à  partir de 2005. Malheureusement, cela a presque a presque tourné court à  cause d’une blessure au dos. Aujourd’hui, elle s’est intégrée dans son environnement grâce à  une reconversion professionnelle réussie à  Toulouse. A défaut de pouvoir servir sa patrie sur la pelouse comme joueuse, Fifi nourrit de grands projets pour son pays. Zoom sur une ancienne internationale discrète et courtoise. «J’étais venue en France pour pouvoir mieux servir l’Equipe nationale du Mali» ! C’’est ce que nous a dit ce jour au téléphone Fanta Thiam dite Fifi. Il s’agit de celle-là  même qui a contribué à  la vulgarisation du foot féminin au Mali. Elle a en effet fait les beaux jours du FC Amazones de Boulkassoumbougou et de l’AS Mandé de la Commune IV avec des passages remarquables dans différentes catégories des Equipes nationales de football féminin. «Je suis arrivée en France en 2005 dans un club de la région parisienne. Mais, cette équipe ne pouvait pas m’aider pour la régularisation de mes papiers. Je suis ensuite partie à  Toulouse avant de signer avec une équipe en DH (Division d’Honneur) que J’ai aidé à  monter en D3», nous raconte-t-elle d’une voix calme et enjouée. l’excellente gardienne de but avait en effet choisi la France afin de rebondir dans sa carrière et mieux apporter au foot féminin malien. En 2004, elle avait décidé d’arrêter sa carrière. Sans doute lassée de la routine et surtout psychologiquement meurtrie par son échec au baccalauréat. «J’étais démoralisée. Mais, finalement, J’ai accompagné une sélection au tournoi de foot féminin de Ouagadougou (Burkina Faso). Là , des journalistes et surtout l’entraineur de l’Equipe nationale de la Côte d’Ivoire ont réussi à  me convaincre de ne pas raccrocher», nous confie celle qui est aujourd’hui une jeune mère très épanouie. «Mais, si je dois revenir, pourquoi pas ailleurs, dans un milieu professionnel ?», s’était-elle alors interrogée. «C’’est ainsi que m’est venue l’envie de partir en France. En venant ici, J’avais une ambition exclusivement sportive. Je voulais renouer avec le haut le niveau afin de pouvoir toujours être utile à  mon pays. Hélas ! J’ai été déçue par l’environnement du foot féminin ici (France) qui est loin du professionnalisme rêvé quand on est en Afrique. Généralement, on vous paye des primes de match, on vous assure un loyer et on essaye de vous trouver un boulot. C’’est tout», avoue l’ex-internationale du Mali ! Une «retraitée» épanouie l’élégante joueuse ajoute avec beaucoup d’amusement, «le club au nom duquel je suis venue n’a même pas été capable de régulariser ma situation administrative. Mais, je suis finalement parvenue à  m’épanouir à  Toulouse avant ma retraite précoce à  cause d’une blessure au dos». Physiquement diminuée, Fanta n’a pas pour autant renoncer à  taper dans le ballon rond, sa passion. Elle s’est plutôt reconvertie. «Une fois blessée, J’ai disputé quelques matches comme avant-centre avant de raccrocher. Certaines gardiennes se souviendront de moi comme attaquante», raconte-t-elle entre deux éclats de rire. l’amazone a pourtant fini par raccrocher les crampons. De nos jours, elle cherche à  se frayer une carrière loin de la passion du foot. «Je suis actuellement en pleine reconversion professionnelle grâce à  des formations. Je rêvais d’être journaliste. Mais, une fois en France, J’ai changé mon projet professionnel. Je viens de finir une formation comme Secrétaire/agent d’accueil». Le foot, Fanta Thiam y est venue, «comme ça» ! Mais, elle se rappelle avec un radieux sourire que «C’’était à  l’âge de 9 ans avec quelques copines». De la rue, o๠des parties passionnées et engagées étaient disputées avec des garçons, elle intègre le FC Amazones de Boulkassoumbougou. «J’ai joué dans ce club pendant 4 ans et j’ai remporté la coupe de la ligue. J’ai ensuite évolué à  l’AS Mandé pendant 4 ans avant de retourner au FC Amazones. Entre 1999-2002, J’étais régulièrement convoquée dans l’Equipe Nationale féminine de football du Mali». Elle a en effet fait partie de la première sélection mise en place à  l’occasion des éliminatoires de la Coupe du monde des moins de 19 ans. Elle va marquer ensuite une courte pause avant de participer au tournoi international de foot féminin de Ouagadougou (Burkina-Faso) en 2004. «Nous avons terminé à  la 3e place», se souvient Fifi Thiam qui est de la génération des Halima Sall, Aicha Toure, Maà¯chata Konaté dite Bittar, Fily Ténin est Konaté, Diaty N’Diaye Ramata Diawara, Rokiatou Samaké, Fatou Camara, Hamata Diallo dite Batoma… Des souvenirs ? Fanta Thiam n’en manquent pas après la brillante carrière sportive qui a été la tienne. «Je pense que mon meilleur souvenir, C’’est quand J’ai remporté la coupe de ligue avec les FC Amazones de Boulkassoumbougou. C’’était en 1999 face aux Supers Lionnes d’Hamdallaye, la meilleure équipe de foot féminin à  l’époque», se souvient-elle. Pionnière en Equipe nationale Mais, elle garde aussi un bon souvenir de sa première sélection avec les juniors, en 2001, en vue de la Coupe du monde de la catégorie. «Si J’ai bonne mémoire, C’’était la toute première sélection nationale de football féminin qu’on formait au Mali. Cela marque beaucoup d’entrer dans l’histoire comme une pionnière», déclare l’ancienne gloire. Des souvenirs, bien sûr ! Aussi des regrets, évidemment ! «Je n’ai jamais été sacrée championne du District, ni avec les Amazones ni avec l’AS Mandé. Cela m’est resté au travers de la gorge. l’autre regret, C’’est que J’étais venue en France pour me refaire sportivement, revenir au haut niveau afin de servir encore l’Equipe Nationale de mon pays. Mais, les conditions d’accueil ne m’ont pas permis de réaliser ce rêve», confesse la joueuse discrète, joviale et efficace qui est de nos jours une élégante jeune dame. Et lorsqu’on lui demande ce qu’elle pense aujourd’hui du foot féminin, elle retombe dans sa réserve naturelle, l’humilité de ne pas juger les autres. Surtout que, dit-elle, «depuis quelques années je ne suis plus dans le milieu. Je n’ai pas fréquemment des nouvelles du foot féminin du Mali. C’est Macoura Diabaté (une autre ancienne internationale malienne) qui me donnait les nouvelles et elle est maintenant ici en France». Il n’est pas aussi évidement de réussir à  lui faire dévoiler ses projets sportifs à  développer au Mali. «J’ai beaucoup de projets à  réaliser au Mali. Mais, pour le moment, je ne souhaite pas trop en parler. Je préfère attendre qu’ils prennent forme», nous éconduit-elle avec la grande gentillesse et le profond respect qui l’ont toujours caractérisé. Mais, à  lueur de son fascinant regard, on image l’immensité de son ambition de s’investir au Mali.