Fast foods vietnamiens à Bamako : à la conquête des saveurs asiatiques

La plupart des vietnamiens travaillant dans ces fast foods ne comprennent ni le français, ni le bambara, la langue locale.…

La plupart des vietnamiens travaillant dans ces fast foods ne comprennent ni le français, ni le bambara, la langue locale. C’’est la raison pour laquelle, beaucoup de nos compatriotes sont embauchés. Ils servent non seulement de vendeurs, mais aussi et surtout, de traducteurs. Certains font même partie de l’équipe chargée de cuisiner. Ils vendent juste des nems et des sanchwichs. Un vietnamien devenu malien Ho Viet Tki est un jeune vietnamien résidant au Mali depuis 1999. Tki précise que ce n’est pas du tout évident de gagner pleinement sa vie avec son fast-food ouvert en 2007, en collaboration avec l’une de ses compatriotes. « Au départ, C’’était plus simple. Nous n’étions pas aussi nombreux qu’aujourd’hui. Nous n’étions pas plus de trois à  tenir des fast foods. Les clients adoraient et adorent toujours d’ailleurs, mais, nous gagnions plus en ce temps là . Au fil du temps, les autres ont commencé à  venir. Aujourd’hui, nous sommes plus d’une vingtaine de chefs cuisiniers. La concurrence est rude. Surtout que nous vendons tous les mêmes spécialités, c’est-à -dire, nems et sandwichs uniquement». Tki vit à  Bamako avec sa femme, son père, sa mère et son frère. Il a appris à  parler le français et le bambara afin de pouvoir mieux s’intégrer dans la vie malienne. Des charges très lourdes Au départ, il travaillait pour le compte de ses parents qui sont eux aussi cuisiniers. Mais au fur et à  mesure, il s’est détaché d’eux et s’est trouvé son propre local en prenant son indépendance. Tki affirme que les 500 francs gagnés par sandwich vendu ou 1000 francs pour les nems, ne suffisent pas à  régler toutes les dépenses occasionnées. Il faut s’occuper de l’électricité, de l’eau et du loyer du local loué et également de la maison o๠il habite. En plus, il existe au moins 4 fast foods dans le même endroit. Les clients ont ainsi l’embarras du choix, chose qui ne leur profite nullement. Malgré ces difficultés, Tki aime son métier. Il s’est laissé charmer par l’hospitalité et la générosité des Maliens. Il n’a pas l’intension de retourner de sitôt dans son pays. A la conquête des saveurs asiatiques Par ailleurs, les maliens adorent les nems et sandwichs concoctés dans ces petits restos. De 6h à  minuit, les clients ne cessent de défiler entre la maison et le petit coin des délices. Fatima est étudiante à  la faculté de droit de Bamako : « Je vais tous les jours dans les fast foods vietnamiens. J’adore leur cuisine non seulement parce que C’’est propre, mais aussi et surtout, C’’est excellent, un véritable délice. Je trouve les prix abordables. Et tu peux venir manger avec tes amis à  moindre coût. Surtout pour des étudiants comme nous, qui n’avons pas les moyens d’aller dans des restos chics ». Mr Guindo est lui un vieil homme de 70 ans. Il explique qu’il adore ce qui est cuisiné dans ces petits coins. Tous les week-ends, il emmène ses cinq petits enfants manger des nems. Main d’œuvre importante La proliféaration de ces fast-foods vietnamiens a engendré la création d’emplois au niveau de la population bamakoise. Dans chaque lieu, au moins cinq Maliens sont embauchés. Et un employé en chef est chargé de jouer les intermédiaires entre les autres et le patron. Pas toujours facile la communication Les débuts ne sont pas toujours faciles. Habi est employée dans un fast food depuis deux ans. «Au début, je ne comprenais rien à  ce que ma patronne disait. Elle ne comprenait ni français, ni bambara, ni anglais. Nous communiquions à  travers des gestes. Comme des muettes. Mais petit à  petit? elle a appris. Aujourd’hui, elle parle couramment le bambara et se débrouille en français, puis moi, je comprends un peu le vietnamien.» Habi se réjouit de son boulot puisqu’elle est restée longtemps sans trouver de métier. Elle estime que C’’est une bonne initiative de la part de ces asiatiques et qui contribuent à  leur manière, à  la réduction du taux de chômage.