Économie




FEBAK :  Allier passion et business

  Ils pourraient presque passer inaperçus à la douzième Foire exposition internationale de Bamako (FEBAK), ils n’en affichent pas moins fière…

 

Ils pourraient presque passer inaperçus à la douzième Foire exposition internationale de Bamako (FEBAK), ils n’en affichent pas moins fière allure. Avec une paire vendue 300 000 francs CFA, ces oiseaux et autres lapins, venus d’ailleurs mais élevés au Mali, font le bonheur de leur éleveur et constituent l’une des attractions de ce rendez-vous d’affaires de Bamako.

Loin des chapiteaux éclairés et climatisés, Moussa Diarra et « ses amis » occupent un stand au sud-ouest du Parc des expositions avant l’entrée des chapiteaux. Sollicité par les curieux, le propriétaire des animaux se réjouit de l’engouement croissant des visiteurs. « Je participe à la foire depuis les premières années, avec beaucoup de bonheur. Mon objectif est de faire découvrir ma passion. Les gens sont vraiment intéressés », nous confie Moussa Diarra, passionné de pigeons depuis son plus jeune âge. Proposant des « pigeons romains » venus d’Italie, dont la paire coûte 300 000 francs CFA, un couple de lapins venu de France, dont le mâle peut atteindre 7 kilogrammes et mesurer 50 centimètres, et des poulets ou des moutons aux tailles peu ordinaires, M. Diarra se consacre depuis environ une trentaine d’années à l’élevage de ces animaux insolites. Même si « ce n’est pas que pour l’argent », il avoue bien gagner sa vie. Lui qui menait parallèlement des activités de commerçant a fini par laisser la boutique à son frère pour se consacrer exclusivement à sa passion. « L’élevage est une activité rentable. Et ces animaux demandent énormément de soins et d’attention », ajoute-t-il. S’ils coûtent relativement cher, ces animaux s’achètent pourtant comme des petits pains, selon l’éleveur. « Ceux qui achètent sont aussi passionnés comme moi. Certains s’adonnent à l’élevage pour revendre. Les gens s’étonnent des prix, mais il faut savoir c’est d’abord une question de passion ».

Pour entretenir ses animaux, qu’il élève chez lui, M. Diarra a embauché 3 personnes. Certaines espèces, au départ, ont eu des difficultés d’adaptation, problème vite résolu grâce à l’expérience de l’éleveur. « Je faisais appel au départ à des vétérinaires, mais avec le temps, le fait de vivre avec eux m’a permis de comprendre leurs besoins. Il n’y a pas de pertes dans l’élevage, mais beaucoup d’avantages », conseille M. Diarra à ceux qui veulent se lancer. Lui, en tout cas, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et envisage d’aménager son champ pour accueillir tous ses animaux ». Mais ceci demande un investissement important. Je m’y prépare », conclut-il.