Femmes/Législatives: bien loin du quota…

« Nous sommes passés de 6 candidates sur 106 en 2007 à  7 candidates pour 73 candidats en 2013. Reconnaissez…

« Nous sommes passés de 6 candidates sur 106 en 2007 à  7 candidates pour 73 candidats en 2013. Reconnaissez que nous avons fait un effort » déclare fièrement un responsable d’un des partis majeurs au Mali. 10% de femmes sur les listes pour les législatives, une avancée ? Peut-être, mais du point de vue des femmes elles-mêmes, on est encore très loin du compte. Les femmes du Mali regardent donc une certaine envie des pays comme le Rwanda, exemple mondial avec une présence majoritaire des femmes à  l’Assemblée Nationale, ou le Sénégal et la Côte d’Ivoire o๠le tiers de l’hémicycle est féminin. Moins de candidates qu’en 2007 Chez nous, sur les 147 députés la législature en cours, seulement 15 sont des femmes, soit un taux de 10,2%. Bien loin du minima de 30% réclamé depuis des décennies pour les mouvements de promotion de la participation des femmes à  la vie politique. Comme un peu partout en Afrique, les femmes sont sous-représentées dans la gestion des affaires au Mali. Ainsi, on ne compte que « 8,66% des conseillers communaux, 8% du haut conseil des collectivités et 13% dans l’administration publique centrale » selon la présidente du Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cedeao (REPSFECO/Mali), Me Saran Kéita. De nombreuses journées d’échange et d’information ont été menées afin que les acteurs de la vie politique soient sensibilisés sur la nécessité de « genrer » l’hémicycle. En effet, en amont du processus électoral et surtout au moment de la composition des listes, les initiatives se sont multipliées pour inciter les partis politiques à  donner leur place aux femmes. Un appel qui apparemment n’a pas été entendu, puisque sur les 1141 candidatures validées pour l’élection à  la députation, il n’y a que 156 femmes, soit un taux de 14 %. Ce qui est bien en deçà  de 218 candidatures en 2007. Cette année-là , 15 femmes seulement avaient été élues. D’o๠la crainte de voir leur nombre à  l’Assemblée Nationale diminuer. Des candidates plus représentatives A l’occasion du scrutin du dimanche prochain, elles ont été nombreuses à  encore élever leur voix pour que les listes « féminisées » puissent avoir le maximum de chance de passer. Si pour les scrutins présidentiels, la présence de candidates féminines ne soulève pas beaucoup d’espoir de victoire, pour la prochaine législative, C’’est avec optimisme et envie de faire bouger les choses que les femmes se sont lancées dans la bataille. Plus informées, mieux outillées et surtout bénéficiant du soutien réel de leurs organisations politiques, elles sont en position de se faire élire pour leurs qualités intrinsèques et leur ancrage au niveau de leur base. C’’est par exemple le cas de la maire de Goudam, ou encore la députée sortante de Bourem, qui se sont illustrées aux niveaux local, national et international lors de la crise que le pays a traversé. « Nous avons de fortes chances d’avoir beaucoup plus de femmes députés », confie cette militante de la FENACOF, une plateforme d’organisations féminines qui soutient une cinquantaine de candidates. « D’habitude, les femmes ne sont pas très informées de cette élection législative et ne sortent pas voter. Mais cette année, nous avons mobilisé et sensibiliser pour qu’elles aillent soutenir nos sœurs candidates, afin que la voix des femmes soit enfin vraiment entendue dans l’hémicycle de Bagadadji ». Un espoir que partagent les candidates qui ont jeté leurs dernières forces dans la bataille à  quelques heures de la fin de la campagne. Rappelons que le premier tour des législatives est prévu pour le dimanche 24 novembre prochain.