La ferme Klédu est située sur la route de Baguineda, au bout d’une piste latéritique qui part de Tintinbougou. Selon notre guide, Mme Koura Ouattara, responsable qualité de transformation, C’’est la plus grande ferme d’Afrique de l’ouest. Bâtie sur 300 hectares, elle est un véritable complexe o๠se pratiquent l’agriculture biologique, l’apiculture et l’élevage depuis 2004. On y trouve des chèvres, des vaches et des dromadaires dont les espèces les plus rares sont les goudalis d’Egypte ou les kourus du Tchad. Ces animaux produisent de la viande et du lait vendus au public depuis quelques mois. La ferme emploie une centaine de personnes et s’investit dans la formation agro-silvo-pastorale et en foresterie, l’objectif étant la préservation de l’environnement et de l’écosystème. Dans la cour des «majestueuses » Ce qui frappe le visiteur, ce sont les innombrables grands oiseaux que l’on voit parcourir le domaine. Ce sont des autruches et elles sont 3 000 à  vivre ici. Du haut de leur mètre trente, ces oiseaux coureurs peuvent peser jusqu’à  200 kg et avec leurs énormes pattes, leur cou long, elles peuvent taper des pointes de vitesses allant jusqu’à  70km/h, Leur élevage intensif a commencé en 2010 et la ferme y met beaucoup d’espoir : dans l’autruche, tout est commercialisable, la viande, la peau, les œufs et même les plumes. Pour l’instant, « l’abattage n’a pas commencé. Nous voulons d’abord faire une sélection des meilleurs reproducteurs afin d’offrir la meilleure qualité à  nos clients. En attendant, nous vendons des bêtes sur pieds », explique Khady Camara, directrice du Groupe Klédu, promoteur de la ferme. Une paire de petites autruches d’environ 8 mois est ainsi vendue à  500 000 francs CFA, tandis que des bêtes plus âgées peuvent atteindre 1,5 million de francs CFA l’unité. Les clients viennent de la Mauritanie, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Tchad, et déjà  une centaine d’individus a été exportée à  des fins d’élevage ou de repeuplement faunique. Autre curiosité : les tortues. Elles viennent de Nara et de la région de Kidal, et ont presque disparu de ces contrées. C’’est donc pour préserver l’espèce que la Ferme Klédu s’est lancée dans leur élevage. Mais aussi parce qu’il existe un marché pour la viande de tortue. l’exploitation n’en est cependant pas encore à  ce stade, puisqu’il faut compter plusieurs années avant d’avoir des animaux commercialisables. Définitivement spécialisée dans les animaux exotiques, la ferme Klédu a également tenté l’introduction de kangourous. Importés d’Australie pour « le tourisme de vision », ils n’ont malheureusement pas pu résister au climat du Mali. Quand aux paons, il y en a deux cents qui sont élevés sur place et sont destinés à  la vente aux particuliers. Enfin, 2 500 ruches répandues sur le domaine permettent quant à  elles de produire du miel labellisé « bio ».