Fermeture des salles de cinéma : un grand gâchis culturel au Mali

Les yeux sont rivés sur le 23è Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina…

Les yeux sont rivés sur le 23è Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso. Cette grand-messe du 7ème art est un prétexte tout trouvé pour parler du cinéma malien. Nous n’avons pas la prétention de faire un diagnostic exhaustif du cinéma malien, mais plutôt d’en évoquer un aspect non négligeable. Il s’agit de la problématique des salles de cinéma. «Â  Une part du rêve meurt » Les salles de cinéma avaient ceci d’important qu’elles jouaient un rôle important dans la promotion de la culture malienne de façon générale, du cinéma de façon particulière. Les salles étaient le canal idéal de diffusion des œuvres cinématographiques. Aujourd’hui le constat est amer. Presque toutes les grandes salles sont vendues ou fermées depuis le milieu des années 90. El Hadj (Niaréla), El Hilal (Médina-Coura),Rex (face à  la gare ferroviaire), Babemba(Ouolofobougou), SoudanCiné (Dravéla) Rio(Bagadadji), ABC et Lux (Badialan 2) sont autant de salles de cinéma qui ont fait la fierté des cinéphiles bamakois et maliens, du lendemain des indépendances jusqu’à  leur vente-abandon par l’Etat, et qui se retrouvent entre les mains des opérateurs économiques. A leur place trônent désormais des centres commerciaux. C’’est le cas de l’ex cinéma Rex en face de la gare ferroviaire, du cinéma Rio en face de l’Assemblée nationale, du cinéma ABC au Badialan 2. Les salles comme Vox au centre ville et Lux au Badialan 2 et El Hilal à  Médina-Coura battent de l’aile. La salle Babemba a survécu grâce à  son rachat par le groupe Babemba. «Â Réhabiliter le cinéma Soudan » Le Soudan ciné longtemps à  l’abandon doit en principe reprendre sous la houlette de Abderahamane Sissaoko. «Â C’’est dommage de voir ses salles disparaà®tre comme ça. Elles occupaient une grande part dans notre distraction et notre épanouissement culturel », confie, nostalgique, Mariam Coulibaly presque sexagénaire et grande cinéphile. La situation est déplorée par les cinéastes maliens qui y voient le signe patent du peu d’égard des autorités pour la culture. Au cours d’une émission culturelle en 2011, Cheick Oumar Sissoko, l’ancien ministre de la Culture du Mali appelait à  la réhabilitation des salles cinéma pour assurer le rayonnement culturel. Administrateur des Arts et de la Culture, Adama Traoré plaide pour l’élaboration d’une politique culturelle viable qui puisse prendre en charge la problématique des salles de cinéma. Faute de quoi, dit-il, le cinéma malien sera étouffé.