Le Festival de Cinéma Africain de Tarifa-Tanger a annoncé le palmarès de sa 18ème édition

Le Festival de Cinéma Africain de Tarifa-Tanger a annoncé le palmarès de sa 18ème édition le 4 juin 2021. Le…

Le Festival de Cinéma Africain de Tarifa-Tanger a annoncé le palmarès de sa 18ème édition le 4 juin 2021. Le jury international, formé par Ilias El Faris, Aldemar Matías et Paula Palacios, a décidé d’octroyer le Prix du Meilleur Long-métrage de Fiction de la section compétitive Hypermétropie à Residue, réalisé par Merawi Gerima, cinéaste américain d’origine éthiopienne. « Parfois, on dirait un rêve, parfois un coup de poing. Ce film nous a transportés à travers tant d’émotions, d’une manière très authentique. Il a aussi le pouvoir de traduire le sentiment d’appartenir et d’être à la fois en dehors de votre propre quartier, l’expérience de la gentrification, la violence et le racisme au sein de votre communauté ».

Le jury a voulu attribuer une Mention spéciale de Long-métrage de Fiction à Zaho Zay de Maeva Ranaïvojaona et Georg Miller, pour être «un film singulier qui nous a unanimement impressionné. Troublant les codes du documentaire dans un geste hybride, à la fois fictif et absolument intime. Un film conté par un souffle poétique, une voix off tantôt tendre, tantôt cruelle, donnant corps au cri sourd de Madagascar à travers la langue de Raharimanana. Des images peuplées de blessures et de secrets qui continuent de nous hanter, comme un songe. Un film rare et audacieux»

Le Prix Casa África de Cinéma au Meilleur Long-métrage Documentaire est attribué à Les prières de Delphine, de Rosine Mbakam. «pour le courage de la réalisatrice à déléguer le poids du récit à Delphine et à son histoire, avec un traitement simple et risqué, et pour faire en sorte que son regard nous fasse aller bien au-delà, comme il dit dans le film, de «deux femmes noires et africaines».

Le jury international a aussi voulu donner une Mention spéciale au documentaire Le dernier refuge «pour nous rapprocher d’un thème comme la migration africaine vers l’Europe avec un accès différent, pour nous montrer certains dessous des routes migratoires à l’intérieur de l’Afrique d’une manière intime et honnête et en nous invitant à réfléchir sur les chemins qui mènent nulle part».

Le Prix du Meilleur Acteur ex aequo est décerné à Samir Guesmi et Abdel Bendaher, acteurs principaux d’Ibrahim, production française de Samir Guesmi: «Pour leur émouvante collaboration dans le long-métrage Ibrahim. Une relation père-fils chargée de honte sociale, incarnée subtilement dans un amour difficile et indicible. Où les silences et les impulsions violentes disent toute la souffrance, le trop plein d’amour. Une délicate et bouleversante déflagration d’humanité».

Le Prix de Meilleure Actrice, financé par TV5 Monde +, revient à Delphine, actrice principale de Les Prières de Delphine, de la réalisatrice camerounaise Rosine Mbakam. « Elle n’est pas actrice. Il n’y a pas de fiction dans ses paroles. Son interprétation nous présente vraiment une histoire dans laquelle il n’y a que la réalité, dans son état le plus pur. Pour son habileté narrative, pour la passion, la générosité, et la transparence dont il fait preuve tout en nous partageant sa vérité».

Le Prix du Public est pour Leur Algérie, de Lina Soualem et le Prix Acerca de la Cooperación Española est attribué à Makongo, de Elvis Sabin Ngaïbino « pour dénoncer les conditions de misère de la population pygmée et pour souligner l’importance d’une éducation de qualité pour tous. Le film primé contribue ainsi à la diffusion des 17 objectifs de l’Agenda 2030, parmi lesquels l’éradication de la pauvreté et la garantie d’une éducation de qualité et inclusive. Ces deux objectifs, comme l’indique l’ONU, sont intrinsèquement liés. À travers ses deux protagonistes, André et Albert, il est souligné que l’apprentissage et la formation sont des ressources clés pour sortir de la pauvreté. Ils partagent le rêve de pouvoir emmener les enfants de leur village à l’école. En outre, les conditions de travail déplorables dans la forêt, où ils vivent, qui les isolent du reste de la société, le manque de parité entre les sexes et les multiples inégalités auxquelles cette communauté est confrontée, ont une incidence.»

Le prix ACERCA est né de la collaboration entre la Direction des Relations Culturelles de l’AECID et le Festival du Cinéma Africain de Tarifa avec la vocation de renforcer l’espace audiovisuel existant entre l’Espagne et l’Afrique, sensibiliser la société aux droits de l’homme et au développement durable. 

Le Jury andalou, formé par Kenia Mestre, Alejandro Salgado et Alejandro Ávila, a attribué le Prix du Meilleur Court-métrage de la sélection l’Afrique En Bref à Nha Mila, pour être «un film honnête où cohabitent un portrait humain proche et cru avec un cinéma audacieux et sans préjugés pour réfléchir sur l’héritage colonialiste du Portugal. Nous aimerions souligner le profil de la protagoniste qui conduit avec une belle fragilité contenue dans le film, ainsi que le pari d’un discours cinématographique qui évolue à travers différents états d’interprétation et de présentation cinématographique tout au long du récit, de la sobriété à la rêverie».

Le Prix RTVA est pour le court-métrage Henet Ward, du réalisateur égyptien Morad Mostafa, pour être « un film inquiétant qui se déplace entre la fiction et le documentaire et qui dépeint les conflits et les tensions -familiales, machistes, racistes- qui se produisent dans l’intimité d’une célébration. Un pari narratif et visuel direct, percutant, absorbant, capable de tenir le spectateur en haleine du premier cadre jusqu’à l’image finale drastique. Il suit une ligne de films rafraîchissante en provenance d’Afrique du Nord, réalisée par de jeunes réalisatrices et réalisatrices nord-africaines. Un regard frais, dépourvu d’humour à l’intimité des femmes arabes».

Pour finir, les Prix du FCAT LAB 2021 sont  Prix FCAT + Premio Traducciones Bienza pour Fragments from Heaven, de Adnane Baraka ; Prix Tomahawk Digital Cinema Services à Jean Genet, our father of the flowes de Dalila Ennadre et Prix WORDUP! Post-Production Team à Soula, de Salah Issaad.

Source: Festival de Ciné AFricano 2021