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Fièvre à Dakar

23 décembre 2011. l'ambiance est tendue dans la capitale sénégalaise Dakar, qui accueille deux événements politiques importants. Ce vendredi se…

23 décembre 2011. l’ambiance est tendue dans la capitale sénégalaise Dakar, qui accueille deux événements politiques importants. Ce vendredi se tiennent en effet deux congrès aux objectifs totalement opposés. Le parti au pouvoir organise un « Congrès d’investiture » pour valider la candidature de Wade. Au même moment, le Mouvement du 23 juin tient un « congrès du peuple » pour dire non à  cette même candidature. Les deux camps s’observent en chiens de faà¯ence et les observateurs craignent plus que jamais des débordements. Les entreprises ont fermé et libéré leurs employés par crainte de violences. La ville s’est vidée et la tension est perceptible au niveau des quartiers généraux des partis. Déjà  hier, la mairie de Sicap-Mermoz-Sacré C’œur et le domicile du maire Barthélémy Dias, qui est de l’opposition (PS) ont été attaqués ce jeudi par un groupe de nervis. Le maire réputé avoir la gâchette facile n’a pas hésité à  tirer sur les assaillants. Bilan: un mort côté nervis et trois blessés par balle. «J’ai tiré deux coups en l’air, C’’est ce que dit la loi, le reste, J’ai ouvert le feu sur les gens. Je reconnais avoir touché trois personnes, J’espère qu’elles ne sont que blessés, si elles sont mortes je présente mes condoléances anticipés à  leur famille. Comme Abdoulaye Wade a dit Œil pour Œil dans pour dent, je lui souhaite la bienvenue au Far West», déclare Dias. Démocratie en danger A moins deux mois de la présidentielle, ce regain de violence fait craindre le pire aux observateurs de la vie politique sénégalaise. Jamais le pays n’avait été aussi près du chaos. Entre le pouvoir et son leader qui refusent de renoncer à  une candidature jugée irrecevable et grosse de danger pour la stabilité du pays, une jeunesse qui a fait du Y en a marre son cri de guerre, une opposition déterminée à  se battre pour le respect de la constitution, il y a fort à  craindre que la vitrine démocratique tant adulée ne se fissure. Le président de la Ligue sénégalaise des Droit de l’Homme, Me Assane Dioma Ndiaye appelle les sénégalais à  la retenue, car le contexte actuel fait planer sur le pays « le syndrome ivoirien ou encore libérien ». « Nous avons toujours eu à  faire des alertes précoces. Il faut que les Sénégalais arrêtent de penser que notre pays est à  l’abri de la violence. Parce que nous faisons face à  une crise démocratique. Si l’Etat n’arrive plus à  assurer la sécurité de tous, les citoyens sont obligés d’assurer leur propre sécurité», a-t-il déclaré à  la presse ce jeudi 22 décembre. Agé de 85 ans, Abdoulaye Wade est au pouvoir depuis 2000. Il a été réélu en 2007 pour cinq ans et se représente pour un nouveau mandat de sept ans après une modification de la constitution rétablissant le septennat.