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Fin de cavale pour Blé Goudé

Il avait fui son pays, quelques heures après la chute de son mentor, l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont il était…

Il avait fui son pays, quelques heures après la chute de son mentor, l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont il était l’un des plus farouches partisans. Réfugié au Ghana, il faisait régulièrement parler de lui par ses sorties sur la situation post-crise et la gestion du nouveau pouvoir dans son pays. Charles Blé Goudé, surnommé le « général de la rue » pour son énorme capacité de mobilisation, a été arrêté jeudi à  Accra, la capitale ghanéenne. Il y vivait en exil depuis plus d`un an et demi et était recherché par la justice ivoirienne. Un nouveau coup pour le clan Gbagbo Il a été arrêté vers 8 h 00 GMT « par huit policiers en civil ghanéens et ivoiriens et forcé à  monter dans une voiture », a dit Toussaint Alain, ancien porte-parole à  Paris de Laurent Gbagbo, interrogé par Reuters. « Nous sommes profondément inquiets, parce qu’il est au Ghana en tant que réfugié politique. Nous craignons une demande d’extradition », a-t-il ajouté. Il se trouverait pour l’instant au Bureau national d`investigations (BNI, police ghanéenne), a déclaré à  l`AFP Lia Bi Douayoua, un porte-parole du collectif des exilés pro-Gbagbo dans la capitale du Ghana, joint par téléphone depuis Abidjan. L’arrestation de l’un des hommes les plus puissants de l’entourage de Laurent Gbagbo marque une nouvelle étape pour la Côte d’Ivoire, aujourd’hui en pleine réconciliation. Richard Kodjo, porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI), parti de l`ex-président Gbagbo, a indiqué que le FPI cherchait à  connaà®tre les motifs de cette arrestation. « Je suis prêt à  aller à  la CPI Charles Blé Goudé est visé par un mandat d`arrêt de la justice ivoirienne pour son implication dans la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui s`est conclue par la chute de l`ancien chef de l`Etat et a fait environ 3.000 morts. Son arrestation intervient après celle de Justin Koné Katinan, ancien porte-parole de Laurent Gbagbo, interpellé le 24 août 2012 à  Accra. Il a passé plusieurs semaines en prison avant d`être libéré sous caution, et attend d`être fixé sur une éventuelle extradition. Régulièrement cité comme l`un de ceux qui pourraient être ciblés par la Cour pénale internationale (CPI), il s`était dit prêt à  comparaà®tre devant la Cour, dans un entretien avec l`AFP en juin 2012. « Je suis prêt à  aller à  la CPI parce que je ne me reproche rien », avait-il déclaré. Sous sanctions de l`ONU depuis 2006 (gel des avoirs, interdiction de voyager), il sillonnait l`Afrique de l`Ouest dans sa cavale et passait notamment du temps au Ghana, lieu d`exil de milliers de pro-Gbagbo depuis la fin de la crise de 2010-2011.