Financement de l’économie : des outils pour investir

Le Mali sort lentement d'une crise qui aura eu un impact certain sur son développement. La croissance a fortement ralenti…

Le Mali sort lentement d’une crise qui aura eu un impact certain sur son développement. La croissance a fortement ralenti en 2012, avant de reprendre en 2013, avec des institutions reconnues par la communauté internationale. Cette dernière a été le principal pourvoyeur de fonds du « retour » du Mali. Mais, il existe d’autres sources de financements qu’utilisent les à‰tats pour attirer des fonds. Les principales sont les bons du Trésor et les emprunts obligataires. Les bons du Trésor sont des titres d’emprunts émis par l’à‰tat, par l’intermédiaire du Trésor public. L’acheteur d’un bon du Trésor se retrouve donc créancier de l’à‰tat, qui s’engage alors à  rembourser l’acheteur à  une échéance déterminée, au maximum deux ans, et avant cette échéance, à  lui verser régulièrement des intérêts. l’à‰tat du Mali a régulièrement recours à  cet outil. La dernière émission de titres publics du Mali a permis en juin dernier de lever près de 82 milliards de francs CFA, pour une durée de 24 mois. C’’est le moyen le plus simple de mobiliser des fonds pour faire face à  des dépenses, explique Amadou Cissé, Directeur général de la Société générale d’intermédiation (SGI-Mali). Le déficit du budget 2015, de 70,920 milliards, a ainsi été financé par des ressources provenant entre autre de la mobilisation de l’épargne à  travers les titres d’emprunts émis par le Trésor. « Mais ce n’est pas l’opération la plus intéressante, car elle n’est pas sur le long terme», tempère-t-il. Selon lui, les emprunts obligataires « permettent d’aller chercher de l’argent, de faire connaitre la signature du pays et de valoriser cette destination auprès des investisseurs ». Il s’agit d’un instrument financier émis par une personne morale (à‰tat, collectivité publique, entreprise publique ou privée), qui reçoit en prêt une certaine somme d’argent de la part des souscripteurs. Contrairement à  des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, qui à  elle seule a levé plus de 1 000 milliards de francs CFA ces dernières années, le Mali n’utilise guère cet outil. Amadou Cissé estime que le Mali doit impérativement se tourner vers cette solution, pour financer les nombreux projets en cours, sur du long terme, les échéances des emprunts allants de trois à  dix ans. Il faut toutefois noter que plusieurs entreprises maliennes y ont recours, à  l’exemple d’établissements financiers tels que la Banque de l’habitat pour le Mali et la Banque nationale pour le développement agricole ou encore la SOMAPP. Sur les marchés financiers sous-régionaux, les entreprises privées maliennes brillent par leur absence. Aucune n’est à  ce jour cotée à  la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), contre une trentaine pour la Côte d’Ivoire, trois pour le Sénégal ou encore une pour le Bénin. « àŠtre coté à  la Bourse est pourtant une très bonne chose. Car pour lancer une opération, il faut l’aval du Conseil régional à  Abidjan, et avoir des comptes sains et structurés. Les sociétés maliennes devraient s’adonner à  cet exercice qui leur permettrait de mobiliser des sommes que les banques peuvent difficilement mettre à  leur disposition, et à  des taux défiant toute concurrence ! », explique M. Cissé. En ce qui concerne les investisseurs privés qui achètent des actions à  la BRVM, Amadou Cissé assure qu’il est inutile de « prêcher des convertis. Ils sont nombreux, les Maliens au capital de sociétés comme la Sonatel ou l’Onatel », les Télécoms étant un secteur très prisé. Un investissement beaucoup plus rentable que de construire des immeublesÂ