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Financer l’adaptation, la question épineuse de la COP

Deux défis majeurs s'imposent à  la planète en matière climatique : atténuer les émissions de gaz à  effet de serre,…

Deux défis majeurs s’imposent à  la planète en matière climatique : atténuer les émissions de gaz à  effet de serre, mais aussi et surtout adapter le mode de vie, économique, et même social, à  la nouvelle donne. l’adaptation consisterait donc à  prendre en compte dès maintenant les effets actuels et à  venir des changements climatiques afin de limiter leurs impacts négatifs et à  maximiser leurs effets bénéfiques. Les pays industrialisés, premiers émetteurs, sont également les mieux lotis en terme de ressources pour s’adapter. Depuis des années, les pays les plus vulnérables demandent, avec l’appui d’un certain nombre d’organisations internationales, la mise à  disposition d’un fonds, pourvu par les puissances industrielles, pour financer leur adaptation. à€ Paris, les négociations vont également porter sur ce financement et particulièrement sur son montant et ses contributeurs. Les coûts de l’adaptation au niveau mondial sont estimés à  plusieurs dizaines de milliards de dollars annuellement. Les pays en développement sont particulièrement vulnérables, et le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) estime les coûts d’adaptation pour ces pays entre 28 et 67 milliards de dollars annuels. à€ ce jour, trois fonds internationaux gérés par le Fonds pour l’environnement mondial, l’entité financière opérationnelle de la CNUCC, financent des mesures d’adaptation. Mais les contributions reçues et même celles annoncées sont bien loin du compte. Le Fonds d’adaptation établi par le protocole de Kyoto, principal instrument de financement de l’adaptation des pays en développement, ne devrait recevoir, en l’état actuel des négociations, que 100 millions dollars par an pour la période 2015-2020. « l’OCDE vient de produire un rapport sur le niveau de cette mobilisation. Nous sommes à  62 milliards, dont seulement 16% sont consacrés à  l’adaptation. Or, l’adaptation est la priorité des pays africains », explique Seyni Nafo, porte-parole des négociateurs du continent. à€ Paris, les pays africains auront donc à  faire doubler ce pourcentage pour arriver à  32 milliards de dollars pour l’adaptation. « Nous savons que pour lutter efficacement contre les changements climatiques, 100 milliards, ce n’est pas suffisant ». Pour sauver la planète, il va falloir banquer, et les pays les plus pauvres ont bien l’intention de le faire comprendre à  Paris.