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Focus Guinée : Conakry, la débrouille

Le retour dans la banlieue est encore plus stressant. Pour vaquer tranquillement à  ses affaires, il faut emprunter les premiers…

Le retour dans la banlieue est encore plus stressant. Pour vaquer tranquillement à  ses affaires, il faut emprunter les premiers véhicules de 6h au risque d’être piégé dans les embouteillages de 7h. Conakry est en manque criard d’infrastructures routières. Depuis son arrivée, il y’a deux ans au pouvoir, Alpha Condé et son gouvernement n’ont achevé que le tronçon qui part de Matoto à  la sortie de la capitale au km 36. Un ouf de soulagement pour les automobilistes mais rien de signifiant pour les piétons. Ceux ci ont encore du mal à  trouver des véhicules de transport pour se déplacer dans la ville malgré les nouveaux bus mis en circulation par l’Etat. Pour atténuer ce casse-tête, les taximen et autres chauffeurs de minibus sont obligés de surcharger les passagers. Il faut donc 7 personnes pour un taxi et quand les passagers sont obligés de s’accroupir dans les minibus qu’on appelle «Â Magbana » en payant les même frais de transports que ceux qui sont «Â bien » assis, il y‘a problème. Le tout se passe sous le regard impuissant mais complice des policiers qu’on a du mal à  distinguer des mendiants en pleine circulation. Laxisme au sommet A entendre les usagers, l’Etat n’a rien fait depuis son annonce de changement. Rien à  bouger mais au contraire les choses deviennent de plus en plus difficiles. Ils oublient quelque part que la contribution des citoyens compte aussi pour le développement d’un pays. Lorsqu’on arrive à  Conakry l’incivisme tape à  l’œil. Il faut se préparer à  la cacophonie des klaxons, aux manœuvres illégales dans la circulation, aux occupations anarchiques par des vendeurs… chacun reproche à  l’autre ce qu’il reprendra dans les minutes suivantes. Personne ne veut être l’exemple. Il faut être un dur pour s’en sortir. A Conakry, on dit que l’on peut savoir à  quel moment l’on se rend en ville mais jamais l’heure à  laquelle on retournera. Cela est bien vérifié. On a intérêt à  faire ce qui est faisable par téléphone si non les rencontres sont soumises aux bénédictions. Un franc guinéen trop faible Le francs Guinéen est de plus en faible : 5000 fCfa donnent 65 000 francs guinéen. s’il vous arrive d’avoir besoin de faire un retrait dans l’une des banques, il vous faudra beaucoup de chance car elles sont pleines de clients qui font une queue intarissable. Les banques sont obligées de prioriser ceux qui font le dépôt pour pallier au manque de liquidités. Il ne faut surtout pas se plaindre ou le refrain « C’’est ici la guinée ! » vous reviendra à  l’oreille. Entre pessimisme et agressivité, l’ethnocentrisme taraude les esprits et la galère étouffe tout bon sens. En guinée, C’’est la rupture entre l’opposition et le parti au pouvoir. Le premier pense que le second est nul et incapable et le second pense que le premier est de mauvaise foi et fait que rien ne marche. En se regardant en chiens de faà¯ence, les protagonistes voient-ils la souffrance du peuple ? Pour l’instant, la guinée et les guinéens vivent d’amour et d’eau fraiche jusqu’au moment o๠ils tireront profit d’autres ressources pouvant mieux les nourrir.