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Fodé Sissoko : « À Paris, en 2024, on veut exister »

  Dernier représentant malien à faire son entrée en lice lors des Jeux olympiques, et plus grande chance de médaille,…

 

Dernier représentant malien à faire son entrée en lice lors des Jeux olympiques, et plus grande chance de médaille, le sprinteur Fodé Sissoko, spécialiste du 200m, n’a pas réussi à passer les séries de qualification. Il revient sur Tokyo 2020 et ses futures ambitions.

 

Que retenez-vous de votre première participation aux Jeux olympiques ?

 

C’était un grand évènement, j’étais heureux d’y être. J’ai appris beaucoup de choses là-bas, que j’espère mettre en pratique lors des prochaines échéances. À mon entrée en lice, vu qu’il ne restait que moi, j’avais beaucoup de pression, mais à la veille de ma course, durant mon échauffement, j’étais dans ma bulle, j’étais concentré. J’avais quelques doutes parce que je revenais de blessure et que je n’avais pas fait beaucoup de courses, mais le Jour J j’ai pu me départir de cela. J’ai terminé 5ème(en 21’’), il est vrai, mais j’avais ma place en demi-finales. Mais les qualifications ont été arrêtées à 20’’77. Je n’étais pas à 100% physiquement. À un mois des JO, j’ai eu une déchirure musculaire au niveau des ischio-jambiers. Des médecins que je salue ont fait le nécessaire pour que je puisse compétir. Je suis déçu du résultat, mais je le prends comme tel. Revenir de blessure, s’entrainer une semaine et faire 21’’ n’est pas donné à tout le monde.

 

Vous vous entrainez à Lille, en France. Les prochains JO sont Paris, en 2024. Une motivation supplémentaire ?

 

Tokyo était une grande expérience pour moi, c’est pour cela que je vais faire tout mon possible pour répondre à Paris 2024. J’entends par répondre me qualifier pour la finale. Une fois à ce stade, tout est possible. C’est mon objectif ultime. Je ne peux pas le faire tout seul, j’ai donc besoin du soutien de ma fédération, du Comité olympique et du ministère des Sports, qui m’accompagnent déjà. J’aimerais que cela soit redoublé pour que je puisse atteindre mes objectifs. Nous ne voulons plus simplement participer, mais réaliser une performance et cela ne se peut seul. À Paris, en 2024, on veut exister. Les autorités sportives ont déjà dit qu’elles mettraient tout en œuvre pour que l’on s’entraine dans les meilleures conditions.

 

Est-il réaliste d’imaginer un Malien médaillé dans les années à venir, au regard des difficultés et du gouffre dans la préparation qui nous sépare d’autres pays ?

 

Rien n’est impossible, mais il faut des préalables, des sacrifices. Les Jeux olympiques doivent bien se préparer et les athlètes ont besoin d’être soutenus dans cette démarche. Chaque sport au Mali peut ramener une médaille pour le pays, mais il faut du suivi. J’y crois beaucoup. Malgré les difficultés que nous connaissons, nous avons déjà réalisé quelques performances. Mais les Jeux olympiques c’est un autre niveau. Pour certains pays, c’est comme aller en guerre. Ils préparent bien leurs arsenaux et ils y mettent de gros moyens.

Propos recueillis par Boubacar Sidiki Haidara