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Force conjointe G5 Sahel : du bon pied

Les conditions se réunissent petit à petit pour la mise en œuvre de cette force qui devrait associer les armées…

Les conditions se réunissent petit à petit pour la mise en œuvre de cette force qui devrait associer les armées des pays membres du G5 Sahel.

Prévue pour être un dispositif offensif et de stabilisation, la force commune aux pays du G5 Sahel (FC-G5S), Burkina Faso, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, devrait permettre de faire face aux menaces sécuritaires, à savoir le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration clandestine. Sa mise en œuvre a rapidement été transformée en projet, objet d’un processus d’élaboration et de validation qui a connu son aboutissement avec la décision de la 679è réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS, partenaire central dans la mise en œuvre de la force) du 13 avril 2017 à Addis Abeba, qui a validé le Concept stratégique d’opérations (CONOPS) de la FC-G5S.

C’est en février 2017 que les dirigeants des 5 pays, réunis en conférence ordinaire des chefs d’États du G5 Sahel, ont décidé de la mise en place dans l’immédiat de la force conjointe, la question du mandat ayant été soulevée par le président en exercice du G5, le Malien Ibrahim Boubacar Kéïta. En attendant une résolution des Nations unies définissant ce dernier, l’Union africaine a d’ores et déjà endossé la création de la FC-G5S qui sera « déployée dans les prochaines semaines », assure une source sécuritaire.

Mutualisation C’est le maître mot de cette force. D’abord entre les armées des différents pays membres du G5 Sahel. Ensemble, elles vont effectuer des opérations militaires afin de combattre et d’empêcher une expansion des activités des groupes terroristes et des réseaux de criminalité transfrontalière organisée, conduire des patrouilles, prévenir tout transfert d’armes et de soutien à ces groupes et réseaux, et mener des actions dans les domaines du renseignement, de la protection des droits humains et de la communication. Cette force travaillera sur le terrain avec les autres forces nationales et étrangères déjà déployées sur le terrain. « Nous étudions actuellement quel soutien nous apporterons à la future opération du G5 Sahel », déclarait le 19 mai à l’issue de sa visite au Mali le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des opérations de maintien de la paix. Pour Jean-Pierre Lacroix, le mandat de la FC-G5S « sera différent de celui de la MINUSMA. Il convient de bien organiser la circulation entre les forces ». « Ce n’est pas un exercice nouveau pour nos forces », précisait le diplomate.

En ce qui concerne le financement de cette force, il est tributaire des partenaires du G5, même s’il est prévu que les États y contribuent. C’est cette dépendance qui est le principal défi auquel sera confrontée la FC-G5S, car elle pourrait « réduire largement la marge de manœuvre des pays qui ont besoin pourtant d’agir dans l’urgence », déplore un diplomate tchadien. L’action offensive des armées concernées urge en effet sur le terrain, ce dernier étant de plus en plus le théâtre d’actions meurtrières attribuées aux groupes terroristes et au banditisme transfrontalier, mais aussi de leur mainmise sur des pans entiers de territoires, comme c’est le cas dans le centre et le nord du Mali.