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Forces Africaines en Attente : 2015 si loin, si proche

Ils étaient près de 3000 mille hommes ce dimanche, ils passeront à  un peu moins de cinq mille. Ces militaires…

Ils étaient près de 3000 mille hommes ce dimanche, ils passeront à  un peu moins de cinq mille. Ces militaires français prépositionnés pour la plupart sur les quatre bases permanentes de la France en Afrique ou dépêchés in extremis pour des missions d’urgence à  travers les opérations Licorne, Epervier, Serval et Boali font mieux que toutes les forces militaires du continent africain. Incroyable et inadmissible. Depuis 2002, date de la création de l’Union Africaine, le continent ambitionne de se doter d’une Force Africaine en attente pour à  chaque fois que de besoin intervenir et circonscrire une menace. En 2010, les chefs d’Etat ont réaffirmé leur volonté de rendre opérationnelle cette force. Que sont devenus les initiateurs et penseurs de cette force ? De Kadhafi à  Abdoulaye WADE en passant par Moubarak et le maestro d’alors, Nicolas SARKOZY, ils ont tous été évincés. En conséquence, le projet marque le pas et les difficultés s’amoncellent. Elles ont pour nom : absence de financement, enjeux géopolitiques de commandement de la force, barrières linguistiques, intérêts partisans pour ne pas dire courtisans. A Paris, François HOLLANDE n’a pas hésité à  reprendre SARKOZY qui, avec son franc-parler, n’avait pas hésité à  demander aux africains d’écrire leur propre histoire. Un conflit coûte cher tant en vies humaines qu’en logistique et investissements financiers. La France débourse annuellement 800 millions d’euro pour gérer ces bases permanentes. La facture est lourde et la gestion de l’opinion publique occidentale difficile. Il revient à  nos gouvernants d’opérationnaliser l’Afrique de la défense. Une partie des milliards injectés dans les dépenses de prestige et les opérations de politique politicienne pourrait alimenter le Fonds Africain pour la Paix. Les foyers de tension se multiplient, les germes de crise se diversifient, les bailleurs de fonds se raréfient, la communauté internationale se lasse d’un malade toujours sous assistance respiratoire et les peuples s’impatientent face aux urgences sécuritaires. 2015, C’’est demain dans quinze mois. Combien d’africains ne verront pas le soleil durant les 328 jours qui nous séparent de cet horizon couvert ? Nos chefs d’Etat doivent se faire violence et comprendre que « avec beaucoup de moyens, on organise, avec peu de moyens on s’organise ». Justement, la méthode et l’organisation sont les règles les moins bien partagées par le syndicat convié dernièrement à  Paris.