« Foroba yelen », un lampadaire mobile et écolo

C'est un moyen d'éclairage original, doté d'une lampe au bout d'un long tuyau métallique, munie d'une roue de vélo qui…

C’est un moyen d’éclairage original, doté d’une lampe au bout d’un long tuyau métallique, munie d’une roue de vélo qui en facilite la mobilité. Il fait le bonheur de la communauté rurale de Cinzana, forte de quelque 35.000 habitants, dans la région de Ségou (centre du Mali). M. Ferroni explique s’être rendu compte que les habitants étaient peu actifs dans la journée en raison de la chaleur écrasante et travaillaient plus la nuit en s’éclairant de lampes de poche ou en profitant du clair de lune. « J’ai réalisé combien la nuit était importante pour ces communautés. » Il a dessiné un prototype pouvant être « reproduit facilement » par des artisans locaux et réalisé à  partir d’objets fournis par les villageois, explique-t-il sur le site dédié à  son invention. En 2011, Matteo Ferroni est revenu au Mali avec le prototype et « ensemble, à  Ségou ici, on a conçu la première lampe portable », raconte Alassane Keà¯ta, qui dirige l’association Faso Gniètaa qui est le relais local de la fondation suisse eLand finançant le projet. Améliorer le quotidien Ce lampadaire mobile et écologique est utilisé par 15 des 72 villages de la communauté rurale, qui l’appellent « Foroba yelen » (« la lumière collective » en bambara, une des langues du Mali). Il a beaucoup amélioré le quotidien des villageois qui n’avaient pas les moyens d’acheter un groupe électrogène collectif. On utilise le Foroba yelen pour les besoins du petit commerce, de funérailles, d’accouchements au dispensaire de la commune… Certains particuliers le louent occasionnellement. Avant, « nous fabriquions les canaris (récipients en terre cuite) à  la lumière de la lune et avec la torche attachée sur la tête, comme font les chasseurs », mais aujourd’hui, avec la lampe solaire mobile, il n’y a plus ces tracas, explique Mme Djoni, potière. Aujourd’hui, Foroba yelen, géré par la collectivité, « est entré dans le travail, la vie sociale et rituelle » de la communauté. « A l’heure actuelle, plus de 90 lampes sont réparties sur 15 villages et 3 centres de santé », selon le site du projet. La lampe est réservée ou sa batterie est rechargée au prix de 250 FCFA par nuit, somme qui permet de financer l’entretien.