Forum de Bamako : Promouvoir l’entreprenariat africain

En prélude à  ce colloque, un atelier sous-régional a permis de faire le point et d'évaluer les chances de réussite…

En prélude à  ce colloque, un atelier sous-régional a permis de faire le point et d’évaluer les chances de réussite de l’entreprenariat féminin dans le domaine de l’agro-industrie et de l’agrobusiness en Afrique. Il s’est déroulé les 14 et 15 février. Pendant cette rencontre, les femmes opératrices économiques des secteurs de l’agroalimentaire, de l’agro-industrie et de l’agrobusiness ont discuté des contraintes auxquelles elles font face. Elles sont malheureusement encore nombreuses en Afrique à  ne pas pouvoir vivre décemment du fruit de leur travail. Les principaux freins à  leur production et leur productivité sont le défaut de propriété de terre, les difficultés d’accès au crédit et aux différents moyens de production tels que les intrants et les équipements agricoles modernes. l’atelier était organisé par l’AFCEM (Association des Femmes Chefs d’Entreprises) et la FFB (Fondation du Forum de Bamako). C’’est le président de la FFB, le Premier ministre malien Modibo Sidibé qui a ouvert les travaux du 11ème Forum de Bamako. Le thème retenu par les organisateurs pour servir de fil conducteur au Forum porte sur l’entreprenariat sur le continent africain. l’Afrique suscite un regain d’intérêt des investisseurs de tous les coins du monde grâce (ou à  cause !) de son potentiel naturel inestimable mais aussi la jeunesse de sa population. Cependant, ces atouts restent toujours peu exploités ou non valorisés. Pire, les rapports économiques mondiaux nous enseignent que l’Afrique est surtout un gros commerçant. Car, malgré la mondialisation et l’évolution des technologies, l’entrepreneuriat peine véritablement à  évoluer sur le continent. Ainsi, à  l’heure o๠l’on parle de valeur ajoutée, de production, l’entrepreneuriat en Afrique reste essentiellement basé sur le simple négoce. Alors, quelles solutions pour développer l’entrepreneuriat en Afrique ? Prennent part à  la rencontre de Bamako, des membres du gouvernement et du corps diplomatique, des représentants des organisations internationales dont la représentante résidente du Système des Nations unies dans notre pays, Mme Mbaranga Gasarabwe. Le vice-président de la Fondation forum de Bamako, Abdoullah Coulibaly, a rappelé que le forum constitue un espace de réflexion, de partage d’expériences et de points de vue sur les grands sujets de l’heure sur le continent africain. Pour cette 11è édition, la rencontre mettra en valeur l’entrepreneuriat, moteur du développement économique. « Ce thème se pose avec acuité dans un contexte « d’économie monde » qui oblige à  s’interroger sur le rôle actuel et la place que va occuper l’entreprise africaine dans le grand jeu de la mondialisation. Ainsi, les échanges permettront de comprendre les facteurs qui handicapent le développement de l’entrepreneuriat en Afrique », a-t-il déclaré avant de remercier les experts et personnalités internationales présents à  cette édition et les organismes du système des Nations Unies pour leur accompagnement. Un meilleur climat des affaires Le ministre de l’Investissement, des Industries et du Commerce, Amadou Abdoulaye Dialloa, quant à  lui, fait remarqué que l’Afrique est l’exemple par excellence du paradoxe. On y trouve en effet un nombre disproportionné de pays comptant parmi les plus pauvres de la planète, alors que l’impact sur la productivité marginale du capital du ratio travail/capital élevé du continent aurait dû être amplifié par sa richesse en ressources naturelles. Selon lui, il y a une décennie, l’environnement socioéconomique en Afrique était jugé défavorable à  la création et au développement de l’entreprise. Dans certains pays, le cadre juridique des affaires n’est pas très incitatif à  cause de la faiblesse, voir l’absence, d’accès au crédit, l’accès difficile à  l’information sur les opportunités d’affaires, du manque de soutien au jeune entrepreneur (absence d’incubateurs d’entreprises) et de l’insuffisance de main d’œuvre qualifiée pour la gestion de l’entreprise. à€ tout cela, s’ajoutait le manque de stratégie politique. Mais, depuis quelques années, des pays africains comme le nôtre, ont amorcé d’importantes réformes pour faciliter la création d’entreprise et offrir un climat favorable au développement des entreprises. Le ministre Diallo s’est interrogé sur la pertinence du modèle économique et d’entreprises actuellement promu en Afrique. D’o๠l’importance de ce forum pour trouver des réponses formelles à  la question. Le Premier ministre Modibo Sidibé a salué un rendez-vous qui s’est imposé comme un espace de réflexion de haut niveau de l’intelligentsia africain sur l’avenir du continent. En 11 éditions, le forum a réussi à  rassembler d’importantes personnalités et organisations pour plancher sur des thèmes essentiels dans le développement du continent. La promotion de l’entrepreneuriat africain, a-t-il rappelé, est basée sur la valorisation des produits locaux mais aussi sur le développement d’un marché en mettant en avant l’environnement socioéconomique. « Tout le monde participe au développement de l’entreprise et tout le monde perçoit quelque chose de l’entreprise. Penser l’entrepreneuriat africain revient également à  le développer à  la base à  travers les initiatives locales qui contribuent véritablement à  lutter contre la pauvreté » a déclaré le président de la Fondation du Forum de Bamako avant d’ouvrir les travaux.