A peine le journal télévisé terminé, Alain Juppé, lui aussi ancien Premier ministre, qu’une partie de la droite presse de prendre la place de M. Fillon, a réagi sur Twitter en annonçant une déclaration à la presse pour lundi 10h30 (09h30 GMT) depuis sa mairie de Bordeaux (sud-ouest).
Que va-t-il faire ? Tout laisser tomber ou finalement se lancer malgré le maintien du vainqueur de la primaire de la droite et du centre ? Mystère.
« Juppé va dire que les conditions ne sont pas réunies et c’en sera fini du plan B », se désolait déjà dimanche soir un élu du parti Les Républicains (LR), le parti de Fillon. « Juppé va renoncer », prédisait aussi un ex-ministre.
‘Pas le parti qui va décider’
Lui-même interrogé sur une candidature alternative de M. Juppé, qu’il avait sèchement battu fin novembre au deuxième tour de la primaire, François Fillon a lâché: « Si les électeurs de la droite et du centre avaient voulu Alain Juppé, ils auraient voté pour Alain Juppé ».
Quelques heures après l’intervention de M. Juppé, le feuilleton se poursuivra avec à Paris un Comité politique de LR, à 18h00 (17h00 GMT). Si François Fillon sera là, il n’en sera peut-être pas de même pour Alain Juppé, si celui-ci décidait de rester à Bordeaux.
Que sortira-t-il de cette réunion ? Dès son intervention sur France 2 dimanche soir, M. Fillon a en tout cas marqué son indépendance: « C’est pas le parti qui va décider (…) Naturellement, je parle avec tous ceux qui veulent parler avec moi, mais (personne ne va) prendre la décision à ma place. Je suis le seul à pouvoir le faire ».
Mauvais sondage pour Fillon
Lâché par plus de 300 élus LR, son directeur de cabinet et son porte-parole, le candidat de la droite tient tête. Il proposera « dans les prochains jours » une équipe qui, promet-il, montrera qu’il est « capable de rassembler ».
Selon les chiffres de l’enquête Sofres publiée dimanche soir, Alain Juppé, avec 24,5%, serait lui qualifié pour le second tour du 7 mai, s’il était candidat, derrière la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen (27%).
M. Fillon, en chute libre à 17%, serait par contre éliminé dès le premier tour, le 23 avril, largement distancé par Mme Le Pen (26%) ainsi que par Emmanuel Macron (25%), un ancien ministre de François Hollande désormais repositionné au centre.