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François Hollande : Une tournée en Afrique, des enjeux différents

C'’est par le Bénin que François Hollande a commencé sa tournée. Il y a prononcé un discours, le seul de…

C’’est par le Bénin que François Hollande a commencé sa tournée. Il y a prononcé un discours, le seul de la tournée, axé sur trois principes qui sous-tendent les relations de la France avec l’Afrique : bonne gouvernance, développement économique, stabilité et sécurité. s’agissant de la stabilité et de la sécurité, F. Hollande a évoqué que le monde est en bute à  plusieurs conflits d’importance dont les conséquences n’épargnent personne : « Ma préoccupation est appelée notamment par la zone sahel. Aujourd’hui, C’’est le Mali qui est frappé, et le Mali doit retrouver à  la fois son ordre constitutionnel, son intégrité territoriale et la paix. » Enjeux différents Journaliste au Service Afrique de RFI, Christophe Boisbouvier estime que « le Bénin, ce n’est pas un choix par hasard. C’’est un pays dont le président, Thomas Boni Yayi, va respecter la Constitution ». En effet, il y a bientôt un an, l’éventualité d’un troisième mandat de Yayi Boni avait soulevé une polémique à  laquelle les sept sages de la Cour constitutionnelle ont coupé court en décidant qu’aucune révision de la constitution n’était permise. Son second et dernier mandat arrivera à  terme en 2016. La destination la plus délicate reste le Cameroun. Dans ce pays, la limitation des mandats présidentiels a été supprimée depuis 2008 et les libertés et la démocratie n’y sont pas garanties. « C’’est une visite dont l’enjeu est essentiellement politique. Il est probable que le président ait longtemps hésité avant de se rendre à  Yaoundé, parce que le Cameroun C’’est un pays qui est gouverné par le même homme depuis 1982 (33 ans)», analyse Christophe Boisbouvier. Il a rappelé les nombreux prisonniers politiques, ainsi que le cas de l’avocate franco-camerounaise Me Lydienne Yen-Eyoum, incarcérée depuis janvier 2010. Pour un président socialiste partisan de l’alternance, de la limitation des mandats à  deux, il n’est pas évident de se rendre dans un pays comme le Cameroun. Angolagate l’Angola, la dernière destination, est aussi un pays o๠François Hollande ne s’est jamais rendu, et avec lequel, ajoute Christophe Boisbouvier, « on était arrivé au degré zéro des relations à  cause de la Crise de l’Angola Gate », une affaire de vente d’armes qui, on s’en souvient, avait fait l’objet de poursuite judiciaire en France. Il y a aussi que, en Angola, le président José Eduardo dos Santos (72 ans) est au pouvoir depuis 1979. De plus, Hollande se rend en Angola avec 50 chefs d’entreprise français. Il va sans dire que cette tournée n’a pas manqué de provoquer des débats. Hollande a prêté le flanc à  des critiques lui rappelant ses déclarations lors de la campagne présidentielle de 2012, telle que celle prononcée au meeting de Bourget: « Présider la République, c’est ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à  Paris ».