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Francophonie : Dioncounda Traoré a t-il ses chances ?

Après avoir occupé contre vents et marées la présidence par intérim du Mali, revoilà  le professeur Dioncounda Traoré. Le matheux…

Après avoir occupé contre vents et marées la présidence par intérim du Mali, revoilà  le professeur Dioncounda Traoré. Le matheux décide de briguer le poste de secrétaire général de l’Organisation internationale. Pour succéder à  l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, Dioncounda Traoré doit faire face à  de grosses pointures de la politique africaine et mondiale. Il s’agit notamment du Mauricien Jean de l’Estrac, l’ancien premier ministre du Congo Brazzaville, Henri Lopes, l’ancienne gouverneure générale du Canada, Michaelle Jean et Pierre Buyoya, l’ancien président burundais actuellement représentant de l’Union africaine pour le Mali et Sahel. La seule femme candidate, Michaelle Jean, part favorite devant l’indécision des Africains à  s’entendre sur un seul candidat pour le continent. l’ancien président de l’Assemblée malienne a-t-il des chances de devenir le futur secrétaire général de la Francophonie ? Très peu de Maliens sont convaincus de la capacité de notre compatriote à  se hisser sur les hauteurs de la francophonie. Parmi ces handicaps, le manque de charisme de l’homme revient très souvent pour expliquer son éventuel échec. Et pourtant le natif de Kati a très souvent bénéficié d’un coup de pouce du destin. De la direction de l’Ecole nationale d’Ingénieurs du Mali à  la Présidence par intérim du Mali en passant par celle de l’Assemblée nationale et du parti Adéma-PASJ(Alliance pour la démocratie au Mali Parti africain pour la solidarité et la Justice), pendant de longues années, le septuagénaire a su donner un pied de nez à  ceux qui l’accusent de manquer de charisme. Coup de pouce du destin Petit rappel des faits. En 2000, le départ de l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, de la tête de l’Adéma lui permet se retrouver à  la direction du parti des Abeilles pour devenir sept ans après le président du parlement. En juillet 2011, le manque de candidats pour l’Adéma PASJ pousse le parti a jeter son dévolu sur celui qui a l’avantage d’appartenir au cercle des acteurs de l’avènement de la démocratie au Mali, tout en étant membre fondateur du parti. Sans oublier l’expérience gouvernementale acquise à  la tête de ministères comme les Affaires étrangères ou la Défense, sous le président Alpha Oumar Konaré de 1992 à  1997. Le choix de Doncounda Traoré comme candidat de l’Adema PASJ à  la présidentielle de 2012 a , il faut le rappeler, été perçu par nombre de Maliens comme un échec programmé de la première force politique malienne de l’époque. Encore un autre coup de la bonne fortune : le coup d’Etat du 22 mars 2012 à  quelques mois de la date du scrutin présidentiel lui permet, en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, de gagner grâce à  la constitution ce qu’il n’aurait pas pu gagner par les urnes. Au grand regret de ses détracteurs notamment les partisans du front anti-putsch qui vont finir par lui régler son compte lors de l’agression du 21 mai 2012 à  Koulouba. Ce qui n’empêchera le professeur Dioncounda Traoré de tenir les rênes du pouvoir qu’il remettra au président Ibrahim Boubacar Keita, élu lors du scrutin du 11 août 2013. C’’est pourquoi les superstitieux n’écartent un coup de Jarnac face à  des adversaires qui ont plus de chances que lui sur le papier. Comme quoi il ne faut jamais sous-estimer l’équation du Docteur en mathématiques avant de l’avoir résolue.