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Francophonie: Une histoire qui naît en 1880

Le mot francophonie naà®t vers 1880 de l'esprit du géographe Onésime Reclus (décédé en 1916) qui cherche à  donner une…

Le mot francophonie naà®t vers 1880 de l’esprit du géographe Onésime Reclus (décédé en 1916) qui cherche à  donner une estimation chiffrée des populations francophones à  travers le monde. Il voulait ainsi classer les peuples utilisant la langue française tous les jours dans les familles ou dans leurs relations sociales. Par la suite, le chercheur décide de conférer une autre dimension à  ce concept. Pour lui, la langue française doit être porteuse des valeurs que véhicule la France depuis la révolution de 1789: Liberté, Egalité, Fraternité. Elle doit déborder le simple cadre linguistique. Le mot tombera en désuétude et ne survivra qu’à  travers l’adjectif francophone: Qui parle habituellement ou accessoirement la langue française. Les dictionnaires s’empareront de la notion de francophonie au point de lui donner deux acceptions: le fait d’être francophone ; et la collectivité constituée par les peuples parlant français. Ceci intervient à  la suite de son emploi massif par divers corps de métiers tels que les journalistes, les linguistes et les politiciens, contribuant à  diluer davantage sa crédibilité aux yeux des utilisateurs. Quarante années plus tard, cela semble n’avoir pas changé. Le mot combine plusieurs sens: linguistique, géographique, spirituel et mystique (le sentiment d’appartenir à  une même communauté) et le sens institutionnel. Une combinaison de facteurs qui a conduit à  la création dès le départ d’associations et d’organisations tant publiques que privées en relation avec la langue françaises. l’apothéose sera la création en 1970 à  Niamey au Niger de l’ACCT: l’Agence de coopération cultuelle et technique, ancêtre de la Francophonie. 53 permanentes et 17 nations observatrices C’’est donc ainsi qu’il y a quarante années déjà , la nostalgie des liens perdus avec la métropole à  la décolonisation avaient ravivés un désir de renouer ce que Xavier Deniau appelle, ces rapports privilégiés avec les peuples d’une même communauté culturelle. l’idée a fait son chemin avec et au sein de ces Etats qui décident d’adopter le français comme langue officielle et d’enseignement au point de constituer une réelle communauté. D’autres sources historiques mentionnent le mouvement québécois o๠il s’agissait pour les habitants de la province de Québec au Canada de s’affirmer comme des francophones dans tous les secteurs de la vie. Cette dimension sociale et politique autour de la langue française sera portée plus haut encore par des personnalités politiques telles que Léopold Sedar Senghor (Sénégal), Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie) et Norodom Sihanouk (Cambodge). Par la suite, le président français François Mitterrand se chargera de donner une autre envergure à  l’Agence. Il organise alors en 1986, à  Versailles, une conférence des chefs d’Etats et de gouvernement des pays ayant en partage la langue française. Dès lors le mot «Francophonie» apparaà®t un peu partout dans le sigle des institutions étatiques. Des détachements et démembrements, des postes de ministres relatifs à  la Francophonie seront créés et existent aujourd’hui dans de nombreuses institutions. Aujourd’hui, la Francophonie peut s’apparenter à  ce que d’aucuns appelleraient une grosse machine. Et ceci à  la suite de la mobilisation il y a bientôt vingt ans des pays francophones pour l’adoption d’une plate forme relative à  l’exception culturelle alors que se jouaient les grands accords de l’OMC sur les biens et les services. Lors de ce sommet de Maurice en 1993, ils étaient 47 pays francophones à  adhérer à  ladite thèse. Aujourd’hui, ce sont près de 70 nations (53 permanentes et 17 observatrices) qui partagent les valeurs de l’Agence devenue Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Ici et là  des organisations, des groupes, des amicales, des mouvements, des clubs… Tous francophones naissent, s’affirment et se développent au rythme des nombreux mécanismes de coopération mis en place dans divers domaines. A côté de l’OIF, évoluent d’autres partenaires qui constituent l’univers de la francophonie: TV5 Monde qui assure la diffusion mondiale des émissions en langue française; l’AUF qui réunit et tente de souder les chercheurs d’expression française partout dans le monde; l’université Senghor d’Alexandrie au service du développent et de la formation des cadres de développement; l’AIMF (Association internationale des maires francophones) pour le développement urbain et les collectivités territoriales. Sur la scène mondiale, la francophonie est une démographie linguistique d’environ 220 millions de parlants français répartie sur les six continents soit une franco-sphère de près de 800 millions de personnes. Dans son élargissement la francophonie se retrouve au carrefour des grands ensembles tels que: l’Union européenne, la Ligue arabe, l’Union africaine, etc.