Front social : accalmie ou nouvelles crises ?

Début décembre, la principale centrale syndicale, l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), organisait une rencontre pour faire le point…

Début décembre, la principale centrale syndicale, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), organisait une rencontre pour faire le point sur la mise en œuvre du protocole d’accord signé le 28 octobre 2014 avec le gouvernement et le patronat malien (CNPM). Selon Yacouba Katilé, le secrétaire général de la centrale, sur les 17 points ayant fait l’objet de discussions entre le gouvernement, l’UNTM et le CNPM, 8 restent toujours lettre morte. Il s’agit du paiement des droits des compressés de plusieurs entreprises, de l’application des conventions collectives signées, de la poursuite de l’adoption de celles qui attendent, et de la publication du bilan des privatisations, entre autres. Yacouba Katilé a rappelé qu’un accord une fois approuvé par les parties, avait force de loi, histoire de rappeler leurs engagements aux autres partenaires du dialogue social. Des revendications, l’ORTM aussi en connaà®t. Les travailleurs de la chaà®ne de télévision publique fustigent des conditions de travail « misérables », à  l’orée de la réforme qui scinde l’ORTM en deux entités distinctes. Les enseignants sont eux aussi sur la brèche, notamment sur la question de la régularisation de ceux recrutés au compte des collectivités territoriales. Fort heureusement, 2016 ne sera pas que l’année des mouvements sociaux. Elle commencera avec une bonne nouvelle pour les salariés modeste : le SMIG, qui avait déjà  connu une hausse en 2015, va passer dès ce 1er janvier à  40 000 Francs CFA, soit une augmentation de 40% en moins de deux ans. Une avancée qui ne garantit pourtant pas la stabilité sur le front social, quant on sait que de nombreux travailleurs sont payés en dessous de ce plancher. Sur le plan de l’emploi, les chiffres devraient continuer à  s’améliorer, en particulier grâce aux initiatives dans le cadre de la formation des jeunes dans les filières professionnalisantes. A l’instar de l’année qui s’achève, des dizaines de milliers d’emplois devraient ainsi être créés à  Bamako comme à  l’intérieur du pays. Sur le plan sanitaire, le plateau devrait s’enrichir de nouvelles structures, dont la plus attendue est la clinique périnatale de Sébénicoro, financée par le Royaume du Maroc, et qui devrait ouvrir ses portes en juin 2016, pour accueillir pas moins de 5 000 accouchements et prendre efficacement en charge les complications de la grossesse et de l’accouchement.