Front terroriste au sud : la coopération sous-régionale s’impose

Ces attaques illustrent l'élargissement d'un front terroriste dans le sud du Mali, même si la menace planait sur la région…

Ces attaques illustrent l’élargissement d’un front terroriste dans le sud du Mali, même si la menace planait sur la région depuis longtemps. Pour rappel, Diabali, dans la région de Ségou, avait été le théâtre d’opérations en 2013, après le déclenchement de l’opération Serval, deux ans avant les attaques de Misséni (région de Sikasso) le 10 juin 2015, de Nara à  la frontière mauritanienne le 27 juin et de Fakola, près de la frontière ivoirienne le 28 juin. Cette localité est bordée de la forêt dense de Sama, o๠des villageois avaient déjà  signalé aux autorités la présence de djihadistes et de caches d’armes. Le mode opératoire de ces attaques asymétriques est presque toujours le même : entrée à  l’aube, surprise des Forces armées du Mali (FAMas) dans les camps militaires, et des assaillants qui, lourdement armés, scandent le nom d’Allah. Pour Fakola, en l’absence des troupes maliennes, des bâtiments administratifs comme la mairie, la gendarmerie et le camp militaire ont été brûlés, avant l’arrivée de l’armée quelques heures après. « Le fait que ces attaques aient eu lieu à  la frontière ivoirienne, montre tout l’enjeu de la coopération inter-à‰tats dans la lutte contre le terrorisme», souligne un éditorialiste. En la matière, le Niger et le Tchad, confrontés à  Boko Haram, détiennent le leadership. Mais des pays comme la Mauritanie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, qui a annoncé par la voix du porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, des renforts près de la frontière malienne, et le Sénégal présent au sein de la MINUSMA, restent encore trop passifs et ont tout intérêt à  renforcer la dynamique anti-terroriste avec le Mali. Cela avait été évoqué en décembre 2014, lors du 1er Forum Paix et Sécurité tenu à  Dakar. Au Mali, nous voilà  revenus à  l’époque o๠l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT) appelait régulièrement ses pairs à  collaborer face à  la menace transfrontalière narco-djihadiste, qui s’est déplacée hors des régions nord du Mali. Ansar Eddine, mouvance islamiste, a revendiqué les attaques de Nara et Fakola. Pourtant, son leader Iyad Ag Ghaly, qui a fait allégeance à  l’à‰tat islamique, se trouverait sur le territoire de l’Algérie, sans que cette puissance régionale dotée d’importants moyens, n’agisse pour le neutraliser. C’’est par la voix d’Ismaà«l Khalil, un prédicateur radical malien, que les actes ont été revendiqués, promettant une multiplication des attaques « en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’Islam ». l’urgence d’une coopération régionale accrue s’impose plus que jamais.