Fruits et légumes au Mali : Pour une meilleure politique d’exportation

Un secteur en pleine expansion Cette dernière décennie, le Mali s'est illustré par la croissance exponentielle de ces exportations agricoles.…

Un secteur en pleine expansion Cette dernière décennie, le Mali s’est illustré par la croissance exponentielle de ces exportations agricoles. Pour ce qui est du secteur fruits et légumes, d’importants progrès ont été réalisés. Mas tout n’est pas rose. Le président de l’Association Malienne des Exportateurs de Légumes et Fruits (AMELEF), Bakary Yaffa explique que le secteur rencontre quelques difficultés sur le plan national et international. Il précise « qu’il y a 10 ans, le Mali n’était pas connu sur le plan agricole. Durant ces sept dernières années, notre pays effectué d’importants progrès en matière d’exportation, de mangues en particulier.» Notons que l’industrie de la mangue a connu un essor considérable et l’exportation s’est étendue à  de nombreux pays de la sous-région mais aussi, à  l’Occident. Cela dit, un autre défi se pose aux exportateurs maliens. Celui notamment de la fabrication des emballages pour le transport des produits. Notre pays ne dispose en effet d’aucune usine de fabrication de carton correspondant aux normes internationales. Le Mali est obligé de se ravitailler au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en France, en Espagne, et en Hollande. « Il faut que le CNPM et le gouvernement malien nous aident à  mettre en place une usine de fabrique de cartons parce que nous dépensons énormément pour les acheter. Si nous mettions ensemble nos efforts pour l’installation d’une fabrique, cela fera une entrée importante d’argent dans le pays» a souligné Bakary Yaffa. La mangue connait de beaux jours au Mali. Selon Bakary Yaffa, l’explosion du marché de ce fruit qui, il n’y pas si longtemps, n’intéressait pas les commerçants a permis de créer des emplois. Il précise que durant la période de production (de mars à  mai ndlr), les producteurs emploient entre 300 et 400 personnes. Ces emplois selon Mr Yaffa, étant temporaires, « il faut que l’Etat adopte une politique de récupération de ces jeunes. Et même si ce n’est pas pendant cette période, il faut une continuité pour exploiter la mangue et autres fruits et légumes. » Créer une politique d’exportation Pour le président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sidibé, le Mali doit adopter une meilleure politique de gestion des exportations. Selon lui, les pays ne se développent pas seulement avec le commerce interne, mais aussi grâce à  l’exportation. Même s’il reconnait le fait que le Mali ne dispose pas d’assez de matières exportables. Cependant, « les fruits et légumes sont un secteur très porteur, avec un potentiel dont nous devons savoir tirer parti». Il ajoute que même si une politique nationale de développement de cette filière existe, elle ne bénéficie malheureusement pas d’un bon suivi. La responsabilité en revient surtout au secteur privé qui ne s’implique pas assez dans le développement du secteur. « C’’est à  nous, secteur privé, de mettre sur pieds, une unité de fabrication de carton. l’Etat n’a pas à  le faire à  notre place. » Mr Sidibé reconnait cependant que la spéculation foncière est devenue importante au Mali. Les exploitations agricoles disparaissent au profit des habitations.Or dans de nombreux autres pays d’Afrique et d’ailleurs, l’Etat étant responsable des terres, octroie des superficies importantes aux exploitants agricoles afin de faire fructifier l’économie du pays à  partir de l’agriculture. Et une part importante est également accordée aux cultures d’exportation. Il y a moins de cinq ans, les ivoiriens, sénégalais et burkinabés venaient s’approvisionner en mangues au Mali. Ils y trouvaient plusieurs variétés qu’ils ramenaient chez eux et exploitaient. Mais aujourd’hui, ces pays ne viennent plus ici parce qu’ils ont réussis à  faire pousser ces plans chez eux et à  les adapter à  leur climat. l’autre difficulté majeure que rencontrent les opérateurs du secteur, C’’est l’accès au financement. Mr Yaffa explique que « les banques refusent de nous financer sous prétexte que nous disposons de produits périssables. Et qu’il n’y a aucune garantie dans ce que nous faisons ». Le président du CNPM a donc demandé à  l’Etat de venir en aide au secteur. Et ce en proposant des options permettant d’accéder au crédit, par exemple, en créant un fond de garantie qui sera alloué aux opérateurs. Pour encourager les opérateurs à  investir dans le secteur, l’Etat pourrait également accorder des bonus aux plus grands exportateurs. Le Patronat malien s’engage à  accorder des financements aux consultants désireux d’approfondir leurs études dans ce domaine.