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Fruits et légumes : concrétiser le potentiel

Le karité figure parmi les principales filières porteuses, avec un potentiel d'environ 250 000 tonnes d'amandes sèches. Suit la mangue,…

Le karité figure parmi les principales filières porteuses, avec un potentiel d’environ 250 000 tonnes d’amandes sèches. Suit la mangue, dont la production est estimée à  plus de 200 000 tonnes par an, et qui est particulièrement prisée sur les marchés européens. Dans ces productions à  fort potentiel commercial, il y a également le piment, la gomme arabique, l’oignon/échalote ou encore le melon, qui offre une bonne fenêtre de tir sur l’Europe pendant la période hivernale. Malgré le fort potentiel de ces filières, des problèmes demeurent, les cultures au Mali restant pour la plupart traditionnelles. « Nos vergers ne sont pas aux normes et ne peuvent pas répondre aux critères du marché. Il faut inciter les gens à  venir investir de façon industrielle et moderne pour améliorer les rendements de production et atteindre des niveaux situés entre 25 et 45 tonnes l’hectare, contre 5 à  10 tonnes dans les vergers traditionnels », déclare Moussa Diakité, PDG de SCS internationale, spécialisée dans l’exploitation, l’exportation, l’importation et la commercialisation de fruits et légumes. Sur 4 à  5 variétés cultivées par les petits producteurs, seule une petite partie concerne l’export, « les autres variétés, ne peuvent même pas être vendues sur le marché local. La production tombe au sol et n’est pas ramassée, car elle peut provoquer des maladies », déplore M. Diakité. Pour pérenniser et développer ces filières porteuses, la priorité serait, selon lui, d’accompagner les petits producteurs, de les former à  l’agriculture intensive et de s’adosser financièrement à  des banques d’investissement et non à  des banques commerciales. « Il y a encore 7 ou 8 ans, le Mali n’apparaissait même pas dans les statistiques des pays exportateurs de mangue. Le karité, la mangue, l’oignon/échalote sont des secteurs qui commencent à  s’organiser. Reste à  les professionnaliser et à  développer la production à  haute densité et dans des conditions de haut rendement. Si on ne fait pas ça, on n’y arrivera pas », conclut-il.