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Gabon : La purge continue

Quatre mandats d’arrêts internationaux ont été lancés par le Gabon, notamment contre le fils de l’opposant Jean Ping, dans le…

Quatre mandats d’arrêts internationaux ont été lancés par le Gabon, notamment contre le fils de l’opposant Jean Ping, dans le cadre de l’opération anti-corruption Mamba. L’ex-directeur général de la douane est lui déjà incarcéré.

L’opposition dénonce une « chasse aux sorcières » mais le régime d’Ali Bongo évoque plutôt une opération ‘’main propre’’ qui vise à lutter contre la corruption qui gangrène le pays. Le parquet de Libreville a lancé des mandats d’arrêts à l’encontre de quatre personnes dont Franck Ping, fils de l’opposant Jean Ping accusé de corruptions actives. Le jeune homme de 46 ans est soupçonné d’avoir touché des rétro-commissions pour l’attribution de marchés publics à la société chinoise Sinohydro. Outre le fils de l’opposant, l’ex-directeur général de la douane est lui déjà incarcéré à la prison de Libreville. Alain Paul Ndjoubi Ossam est accusé de « détournements de deniers publics et faux en écriture » selon le procureur de Libreville Steeve Ndong Essame Ndong. Ces poursuites et arrestations sont les dernières d’une longue liste qui a vu des personnalités politiques tombés en disgrâce. Déjà le 10 janvier dernier, l’un des fidèles d’Ali Bongo, Magloire Ngambia, qui a été plusieurs fois ministre lors du premier septennat, a été arrêté et à depuis pour domicile, « sans famille », le surnom de la prison de Libreville. Deux jours plus tard, Etienne Dieudonné ancien ministre du pétrole lors du premier mandat de Bongo est à son tour écroué pour malversation et montage financier.

Limogé en 2015, Alfred Mabicka Mouyama, l’ancien directeur général de La Poste Gabon, « poursuivi pour des faits de détournement de fonds », est également sous le coup d’un mandat d’arrêt. Pour se défendre, l’homme a tenu une conférence à Paris où il s’est réfugié et publié un livre intitulé : « La Poste au Gabon : controverses et manipulations politiques ». Dans son ouvrage incendiaire, il cite le nom Emmanuel Issoze Ngondet comme le grand bénéficiaire de détournements de subventions dédiées à La Poste Gabon et qui ont conduit à ses travers financiers. L’homme cité, ministre du Budget entre 2011 et 2012, n’est autre que l’actuel Premier ministre. L’opération « Mamba » n’a pas encore fini de faire parler d’elle.