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Gambie : Yaya Jammeh ne cède pas

Malgré les pressions internationales, Yaya Jammeh se cramponne au pouvoir qu’il devrait quitter en janvier prochain. La médiation de la…

Malgré les pressions internationales, Yaya Jammeh se cramponne au pouvoir qu’il devrait quitter en janvier prochain. La médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest est pour le moment un échec.

En Gambie, Yaya Jammeh reste imperméable à l’appel de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de revenir sur sa décision de ne pas reconnaître les résultats des élections du 1er décembre, pour cause d’ « erreurs inacceptables ». « Autant j’ai accepté les résultats car j’ai cru que la commission était indépendante et honnête, désormais je rejette les résultats en totalité. Laissez-moi répéter : je n’accepterai pas les résultats », avait annoncé M. Jammeh le vendredi 9 décembre dernier. Une annonce qui a eu l’effet d’une douche froide sur la démocratie en Gambie, alors que la victoire du candidat de l’opposition, Adama Barrow, avec 43,2% contre 39,6% pour Jammeh, augurait une nouvelle ère dans ce pays d’une main de fer pendant 22 ans.

Médiation : un échec ?

Malgré les appels du président démocratiquement élu à respecter le verdict des urnes, Yaya Jammeh a fait preuve d‘obstination dans son envie de ne pas céder le pouvoir. Même les menaces de son grand voisin sénégalais n’y ont rien fait. Alors, la machine de la médiation de la Cédeao s’est mise en branle. Hier mardi 13 décembre, en attendant l’arrivée à Banjul des chefs d’Etat de la Cédeao avec à leur tête Ellen Johnson Sirleaf, la présidente, le parti présidentiel (APRC), a déposé un recours devant la Cour suprême laquelle, grand paradoxe, compte quatre juges manquants et n’a pas siégé depuis un an, selon le barreau gambien.

« Un accord ne pourra pas être trouvé en un jour », a prévenu hier Ellen Johnson Sirleaf, accompagnée du nigérian Mahammadu Buhari, John Dramani Mahama(qui vient de reconnaître sa défaite à la présidentielle au Ghana), et le sierra-léonais Ernest Bai Koroma, avant le début des discussions avec M. Jammeh. À l’issue de la rencontre avec M. Jammeh, et ensuite avec le président élu, Adama Barrow, aucun accord n’a été trouvé. La volonté de Yaya Jammeh de rester au pouvoir est manifeste. « Nous ne sommes pas venus pour un accord, nous venons aider les Gambiens à organiser la transition. Ce n’est pas quelque chose qui peut aboutir en un seul jour, il faut y travailler », a déclaré Mme Johnson Sirleaf. Elle a fait savoir que la délégation rendra compte des discussions avec Yaya Jammeh lors du sommet prévu samedi à Abuja. Interrogé par RFI, Marcel Alain de Souza, président de la commission de la Cédeao, a évoqué la possibilité d’un recours à « des décisions draconiennes », y compris l’intervention militaire, au cas où l’option diplomatique échouera.