Gao entre fronde et colère

Depuis que les régions du nord du Mali sont sous le contrôle des groupes armés islamistes, les populations locales subissent…

Depuis que les régions du nord du Mali sont sous le contrôle des groupes armés islamistes, les populations locales subissent un violent prosélytisme religieux. Fort du soutien des nouvelles recrues embrigadées – y compris des enfants – les occupants font feu de tout bois pour imposer aux populations la loi islamique. On se rappelle des scènes inhumaines de coups de fouet à  Tombouctou et, tout dernièrement, de la lapidation sauvage d’ un couple non marié à  Aguel’hoc. Sans oublier la démolition des mausolées de Tombouctou. «Vous laissez le jeune homme ou vous allez nous coupez tous la main!» Dopés par leur idéologie extrémiste, les islamistes ne comptent pas s’arrêter là . Ces hommes sans foi ni loi se sont une fois de plus illustrés la semaine dernière à  Gao. Le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest a voulu couper la main d’un présumé voleur. l’exécution devait avoir lieu le dimanche 5 août. Alertés par cette sentence, la colère a gagné les habitants de Gao. Les jeunes ont investi la place de l’Indépendance o๠devait être exécuté le jugement. « Vous laissez le jeune homme ou vous allez nous coupez tous la main ! », ont-ils menacé. Devant la détermination des jeunes, les islamistes ont été contraints de se raviser. la révolte continue Cette mobilisation fait suite à  d’autres, qui visaient à  s’opposer à  l’imposition de la charia. Pour rappel, des jeunes, des femmes étaient descendus dans rue à  Gao en début mai pour protester contre l’application de la charia. Ce 14 mai, ils ont arraché les drapeaux d’Ansar Dine et du MNLA et hissé à  la place le drapeau national malien. « Les femmes, les enfants, les jeunes… tout le monde était dehors et demandait le départ de groupes armés. Nous n’avons plus peur. Trop, c’est trop », avait alors affirmé Abdoulaye Diré, animateur d’une radio locale à  l’AFP. Joint par Boubacar Touré dans le journal de 13h00 de l’ORTM, un jeune de Gao n’a pas manqué d’exprimer son ras-le-bol aux autorités de Bamako qu’il accuse de les abandonner à  leur triste sort. De son côté, le gouvernement malien a condamné « énergiquement » lundi dans un communiqué l’agression de l’animateur de radio, qui avait averti de la sentence, ainsi que « la tentative d’amputation de la main d’un prétendu voleur par des groupes extrémistes armés qui occupent illégalement la ville ».