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Gao – Sévaré : appels à la sécurisation de la route

La route qui relie Gao à Sévaré a été bloquée près de deux mois sur le tronçon Hombori - Douentza, « du fait…

La route qui relie Gao à Sévaré a été bloquée près de deux mois sur le tronçon Hombori – Douentza, « du fait de l’action de groupes armés terroristes » qui ont aussi miné l’axe routier. Si l’armée a récemment commencé des escortes au profit des transporteurs, les populations de la Cité des Askia ne veulent plus se contenter de solutions ponctuelles. Elles appellent à une sécurisation pérenne de l’axe.

Lors du cri de cœur de la Coalition des organisations et associations de culture sédentaire, Songhoy Chawara Batoo, le 2 juin dernier, l’histoire de ce jeune homme a ému toute l’assistance. À l’annonce du décès de sa mère, il saute dans un bus pour assister aux funérailles, dans la région de Gao. Cependant sa surprise sera grande lorsque le bus sera bloqué et conduit par les groupes armés. « J’ai patienté sept jours dans la brousse, sans accès à Gao, avant de retourner à Bamako », a-t-il soupiré devant la salle.

Cela est le calvaire des populations de Gao depuis bientôt deux mois. Selon Almahady Moustapha Cissé, Président de Songhoy Chawara Batoo« le problème se situe entre Douentza et Hombori, un tronçon de 147 kilomètres ».

À cause de sa dangerosité, les transports se passaient de l’axe Gao – Sévaré en faisant le détour par le Burkina et le Niger afin d’atteindre la Cité des Askia. Cependant, depuis l’embargo du 9 janvier dernier et la dégradation de la situation sécuritaire dans ces deux pays frontaliers, cela n’était plus évident. « Avant, les transports en commun faisaient le détour par Ouagadougou, Dori (Burkina Faso) et Tera (Niger). Aujourd’hui, la zone est très risquée et échappe au contrôle des autorités burkinabè. Les gens préfèrent mourir sur l’axe Gao – Douentza plutôt que faire ce détour», explique Almahady Moustapha Cissé.

Depuis le 1er juillet, l’armée a « escorté une trentaine de camions de Douentza vers Gao ». Mais les Gaois réclament plus que des solutions ponctuelles. « Nous voulons que cette route soit sécurisée pour de bon. Il s’agit d’un axe vital. Le Sud est lié au Nord par ce tronçon. Si on ne parvient pas à le sécuriser, c’est une partition de fait du pays », déclare le Président de Songhoy Chawara Batoo.

Le collectif, composé de plus 10 associations et organisations au Mali et dans la diaspora, déclare suivre l’évolution de la situation et continuera après la fête de Tabaski « d’attirer l’attention sur le sort de ceux qui sont coupés du monde ».

Boubacar Diallo