Gaz butane : L’Etat lâche-t-il les consommateurs ?

Le Gouvernement malien a finalement décidé de réduire sa subvention sur le gaz butane. Conséquence directe, le prix de la…

Le Gouvernement malien a finalement décidé de réduire sa subvention sur le gaz butane. Conséquence directe, le prix de la bouteille de gaz butane, la plus répandue, est passé de 2000 à  2500 FCFA. On s’attendait en fait plus ou moins à  cette décision depuis plusieurs mois déjà  avec les différents mouvements d’humeur des distributeurs qui n’arrivaient pas à  rentrer dans leurs fonds. Ces derniers avaient en effet des difficultés avec le Gouvernement qui ne reversait pas « à  temps » les montants correspondant au gap entre le prix réel du gaz et son prix de vente au consommateur. Trop cher, la subvention! Depuis plusieurs années et pour favoriser l’abandon de l’utilisation du bois et du charbon de bois pour la cuisine, l’Etat malien subventionne les importations de gaz butane. Bon an mal an, sauf spéculation illégale de la part des revendeurs, la bouteille de gaz était vendue à  1920 FCFA, même si elle coûte réellement deux fois plus cher. La différence est prise en charge par le gouvernement qui la reverse aux importateurs. Or, la politique de promotion du gaz butane a connu un succès qui a dépassé les espérances. Presque chaque famille bamakoise dispose aujourd’hui de son réchaud à  gaz et de nombreuses entreprises se sont lancés dans ce commerce. De 2001 à  2011, la consommation est ainsi passée de 1 500 à  10 000 tonnes. Le problème est que l’Etat n’a plus « les moyens de sa politique ». Les turbulences dans le monde arabe et en particulier les troubles en Libye, selon certaines sources, ont également contribué à  faire flamber le prix du gaz et donc augmenter la subvention étatique pour continuer à  garantir les prix. Par exemple, pour la seule année 2011, sur une prévision budgétaire annuelle de 3 800 000 000 FCFA pour la subvention du gaz butane, l’Etat malien a déjà  atteint plus de 6 000 000 000 F CFA entre au troisième trimestre. La Commission nationale des prix a donc été appelée à  la rescousse par les autorités qui lui ont demandé d’étudier comment réduire cette charge financière. La décision prise la semaine dernière rentre donc dans ce cadre et devrait permettre de continuer à  faire face à  la demande tout en gardant des couts supportables pour l’Etat. La Directrice générale de l’Office nationale des produits pétroliers (Onap), Mme Tapo Touga Nadio, salue cette décision car selon elle, la subvention de l’Etat risquait d’aller à  9 000 000 000 F CFA dans un futur très proche si aucune mesure n’était prise. D’autres solutions sont d’ailleurs à  l’étude pour qu’à  la longue, l’Etat se retire progressivement du schéma de la subvention. Selon la directrice générale de l’Office nationale des produits pétroliers (Onap), cette mesure est loin d’être dissuasive et ne doit en aucun cas aboutir à  une diminution prochaine de la consommation du gaz dans notre pays. C’’est plutôt selon elle, un moyen de responsabiliser les importateurs qui doivent à  présent jouer tout leur rôle afin que les populations soient satisfaites à  travers un ravitaillement correct. l’autre objectif de la mesure d’augmentation du prix est, selon les autorités, la lutte contre la contrebande. Le gaz malien coutant moins cher que sur certains maliens de la sous-région ouest-africaine, nombreux sont les commerçants qui font sortir illégalement d’importantes quantités de gaz privant ainsi le consommateur malien d’un produit devenu de première nécessité.